Pour une éducation adaptée aux menaces

En début de semaine, soit le 24 janvier 2022, nous avons commémoré, par le biais de la plus haute autorité nationale en matière d’éducation, la Journée internationale de l’éducation. Et, pendant toute la semaine, la terre a tremblé en Haïti, particulièrement dans le sud du pays. Il est vrai que le nouveau ministre de l’Éducation nationale a commissionné quelques diplômés en géologie pour assurer des formations en gestion de risque à l’intention des élèves haïtiens, nos jeunes compatriotes et l’avenir certain du pays.

Toutefois, il faut beaucoup plus. L’éducation, qu’elle soit scolaire, communautaire ou familiale, doit être adaptée aux menaces auxquelles le pays est exposé et inculquer les bons comportements à adopter pour sauver les précieuses vies de Haïtiens. Cela commence évidemment par l’école.

La sécurité des Haïtiens est primordiale et les enfants dès l’école, doivent assimiler les bons comportements et les adopter pour se protéger contre les risques qui menacent leurs vies et leurs communautés.    Il va de soi qu’il n’y a pas que les kidnappings, braquages et autres meurtres spectaculaires qui menacent la sécurité des Haïtiens.

Aussi, les morts, trop nombreux, sur les routes haïtiennes, sont une cause majeure de préoccupation.

Depuis quelques années et dans un bruyant désordre, les motocyclettes chinoises ont conquis le système, déjà dangereux et aléatoire, du transport public en Haïti. Sur les axes routiers urbains comme sur les pistes défoncées ou à peine tracées de l’arrière-pays, les deux roues assurent l’essentiel du transport tarifé des  personnes et des marchandises. Un mal nécessaire dira-t-on. Et, comment ?

Le problème est que les accidents de route impliquant des motocyclettes de trafic sont trop nombreux. Évidemment, l’incapacité et le refus des conducteurs de moto à s’adapter aux règles de la circulation et aux mauvaises conditions des routes haïtiennes sont à prendre en compte. Mais, la société et les autorités ne s’inquiètent guère du nombre de morts et de traumatismes de la circulation routière en Haïti.

L’école a son rôle à jouer et le ministère a certainement l’obligation de proposer un programme clair de gestion des risques dans le système éducatif.

Les données sont probantes et donnent froid au dos.  Ces morts lors des séismes, des inondations, des glissements de terrain et des accidents de la route infligent à la société et aux familles de lourdes souffrances. Comme ils sont de trop, la possibilité de les éviter doit certainement être possible. La mort de l’écolière morte en se rendant à l’école à moto est tout aussi choquante et politique que celle du jeune garçon surpris par un tremblement de terre et ne sachant pas quel comportement adopter pour sa protection. Nous ne pouvons pas nous permettre de choisir parmi les morts stupides, évitables, provoquées par le laxisme combiné à l’irresponsabilité des pouvoirs publics. 

Il est tangible que les pauvres, la grande majorité de nos concitoyens meurent, loin de nos commentaires indignés, par dizaine chaque semaine. Il s’agit aussi d’insécurité. Et, la situation est préoccupante.

 

La Rédaction

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