Pourra-t-on faire l’économie d’un pouvoir fort ?

On peut toujours chercher des explications aux actes de violence et de barbarie commis ces derniers temps à la capitale. Il reste et demeure entendu que le plus grand acte de violence et de barbarie reste le silence et l’apathie de ceux qui se prétendent nos dirigeants.

Des quartiers entiers ont été pillés et dévalisés sans que les responsables lèvent le petit doigt pour s’y opposer. Or on sait que dans tous les pays, sous tous les régimes, le pillage est puni avec une extrême rigueur. Chez nous depuis quelque temps le pillage devient un sport pratiqué par une nuée de laissés pour compte, nos nouveaux barbares, qui suivent les troupes de choc des gangs.  On casse tout. On s’empare de tout. C’est la grande razzia qui se résume à prendre à l’autre ce qu’on ne possède pas, même si cela se résume à yon zèl sapat. Parler de révolution devient dans les faits assez boiteux. On avait eu Martissant au début. À partir de septembre on a eu Carrefour Feuilles.

Les pilleurs viennent de quartiers pauvres, toujours ignorés des pouvoirs publics. Mais les demeures qu’ils pillent, vandalisent, sont en grande partie des demeures de gens pauvres, de moun ki ap bat dlo pou fè bè comme on a coutume de le dire. Donc, rien à voir avec une quelconque fable révolutionnaire. Cela peut-il expliquer l’apathie des pouvoirs publics ? Derrière ces violences y a-t-il un plan machiavélique destiné à achever une population déjà aux abois ?

La mauvaise herbe pousse depuis des décennies. La mauvaise herbe produit l’abandon et le mépris. Au lieu de s’attaquer à cette frustration, une bombe à retardement, des fous de la gauche ont cru de préférence exploiter cette misère en distribuant des armes dans les ghettos et les bandits légaux se sont enfoncés allègrement dans cette pratique sordide assimilable à une atteinte impardonnable à la sureté de l’État, qui ne pouvait que plaire aux étrangers rêvant d’un anéantissement pur et simple de ce peuple noir jugé trop rebelle.

Aujourd’hui, pour rétablir la sécurité, on ne pourra pas faire l’économie d’un pouvoir fort qui fait du redressement de l’État sa priorité absolue. Rien ne sera possible sans le rétablissement d’un minimum de sécurité et cela ne pourra se faire que par la mise au pas de cette classe politique qui par son incompétence, sa férocité de venir jouir des privilèges du pourvoir, a totalement donné dos au peuple haïtien.

 

Gary Victor

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