Les élites doivent se réveiller enfin !

Carrefour a connu des moments d’intense terreur dans la nuit du vendredi à samedi. Tout le week-end, les rues de cette commune jadis paisibles ont été transformées en champs de bataille.

Aujourd'hui, aux quatre coins de la capitale, les fusils claquent. La population ne sait plus où se réfugier. Haïti vit au quotidien une tourmente meurtrière et ses habitants ne voient pas le bout du tunnel.

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré la semaine dernière qu’Haïti était « en état de guerre civile ». En effet, depuis que l'autorité de l’État a failli, les bandes armées, sans respect pour les vies et les biens, décident quand bon leur semble d'organiser des expéditions punitives ou de lancer de soudaines attaques contre des groupes rivaux.

Ces derniers jours, la situation s'est aggravée et la confusion règne au milieu des passions de toutes sortes et des solutions désespérées. Dans un tel climat délétère, l’anarchie destructrice ne fait malheureusement que se consolider, rendant du même coup la tâche facile aux bandits de tous bords.

Entre-temps, la communauté internationale continue ses rencontres sur le « cas Haïti ». Mais les aides promises tardent à se concrétiser au milieu des méfiances et suspicions à la mesure des déceptions des uns et des autres.

Au niveau local, sur le front politique, il ne se passe rien, tandis que des sources officieuses parlent de « négociations en coulisses ». Il est à espérer que ces tractations secrètes et ces conciliabules discrets débouchent sur une sortie de crise. Car, il est anormal qu’un peuple crève face au soleil dans l’indifférence et/ou l’impuissance de ses élites. Mais quand celles-ci comprendront que leur propre salut et celui de la nation passent justement par la prise en compte des besoins de ces masses « qui crèvent la gueule ouverte », tant au sens propre que figuré ?

 

Roody Edmé

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES