L’hystérie destructrice

Que se passe-t-il dans la tête de nos politiciens ? Dans nos têtes à nous ? Car il ne faut pas faire cette erreur si coutumière chez nous : « Ayisyen sesi…. Ayisyen sela » en oubliant que nous sommes aussi haïtiens et plongés comme tous les autres dans ce même panier à crabes.

Premièrement cette indifférence aux souffrances de la population ! Ce mépris ! On s’empêtre dans des luttes sans fin où tous les coups sont permis pour détruire l’autre. On préfère mourir ensemble dans le même bateau plutôt que de faire un geste noble pour sauver la communauté. Dans de nombreux pays, on a vu des exemples de rédemption, des hommes ou des femmes se rendant compte qu'ils s’étaient égarés sur le mauvais chemin décident de faire amende honorable pour se mettre au service de leur patrie. Ici, déjà la moindre erreur, le moindre faux pas, vous condamne à la crucifixion surtout qu’il y a maintenant les réseaux sociaux où les ignares les plus hystériques, s’érigeant en ayatollahs défenseurs d’une pureté révolutionnaire et patriotique, peuvent répandre leur bave en toute impunité. Donc on perd son temps dans le dénigrement, dans les injures, mais au fond on oublie la population, on s’oublie soit même, comme aux prises à une terrifiante pulsion de mort.

Ces politiciens au pouvoir et dans l’opposition ne sont que l’expression caricaturale d’un mal qui ronge dans notre société. Nous ne nous aimons pas. C’est pour la raison qu’il nous faut gueuler sans cesse dans des chansons : « Mwen renmen Ayiti » . Mais si on aimait vraiment notre pays, on aurait mis de côté tous ces différends maintenant stupides dans cette catastrophe que nous vivons pour chercher d’urgence une solution.

Notre jeunesse est le vivier dans lequel il faut puiser pour régénérer notre patrie. Mais nous savons que cette jeunesse dans sa majorité est à l’image de cette société où médiocrité et corruption priment. On a vu ce pitoyable et grotesque spectacle de ce jeune en costume cravate qui dansait et gueulait vive le Premier ministre devant les caméras alors que certainement sa prestation devait avoir été bien rémunérée. Il y a trop de jeunes qui veulent arriver vite. Trop vite. Prêt à tout pour venir renouveler ce système.

Mais il y a heureusement une partie saine dans notre jeunesse. Des jeunes talentueux. Des jeunes technocrates. C’est eux qu’on doit encourager à se mettre ensemble avec les rares ainés qui ont gardé un vrai amour du pays. Un amour pour ce peuple. Un amour pour cette terre.

Ce ne sera pas facile dans cette hystérie destructrice.

 

Mais un combat reste un combat.

 

Gary Victor

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