La précarité

Au-delà des chiffres relatifs à la situation sécuritaire qui placent Haïti en mauvaise position par rapport à la République dominicaine, l'autre grand problème à nous vient d’une gouvernance plus que boiteuse qui réduit nos institutions à une peau de chagrin.

Parallèlement, notre société civile pourrie par les turpitudes politiques se retrouve avec ses ailes cassées, incapable pour l’instant d’un sursaut, comme cela s’est produit en République voisine, pour mettre les dirigeants le dos au mur, les forcer à prendre les mesures qui s’imposent pour redresser la situation. Combien de fois n’avons-nous pas entendu des présidents, des chefs de gouvernement se laisser aller à des déclarations à l’emporte-pièce comme s’il revenait aux citoyens eux-mêmes de s’organiser pour se protéger ?

Jouer à Ponce-Pilate est devenu une habitude chez nous sauf que Ponce Pilate avait quand même donné une chance au peuple de choisir entre l’enfer et le ciel. Ici, on trafique, on manipule, on magouille pour que les flammes de l’enfer soient toujours alimentées. Des flammes qui participent à la transmutation que l’on sait. Celle de la misère et de la détresse.

La question du rétablissement d’un climat sécuritaire optimal ne saurait se limiter à un simple agenda de l’organisation d’une force répressive nationale. Elle n’en est qu’un élément.

Le dysfonctionnement des institutions dû principalement au délitement des valeurs, celui-ci causé par la précarité à laquelle tout un chacun veut y échapper par tous les moyens est aussi un élément important du problème. Les médias étalent aux yeux du citoyen à tous les niveaux qu’il soit, les apparentes merveilles de la société de consommation. Tout le monde veut tout posséder au plus vite. Le temps semble rétrécir. On ne pense plus à monter les marches de l’escalier, mais à les éviter par tous les moyens. Le marchandage s’installe dans toutes les institutions au détriment de toute logique sécuritaire.

Aucune mesure ne semble vouloir être prise pour arrêter cette descente aux enfers. Mais ce désordre, ce chaos, il faudra bien qu’on y mette fin. On ne pourra pas faire l’économie d’une cassure certainement douloureuse pour plus d’un si on veut éviter que la nation ne sombre corps et bien dans les eaux d’une anarchie devenue incontrôlable.

 

La Rédaction

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