L’union sacrée

Nous n’avons pas notre pareil pour nous dresser les uns contre les autres.

La précarité aidant, les luttes, les affrontements, les coups bas, les trahisons sont notre quotidien national.

On forge sans raison objective des antagonismes et l’étranger est trop heureux alors de jouer sa macabre partition.

C’est ainsi qu’il y aurait des Haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur.

Ceux qui partent et ceux qui restent.

Comme s’il y avait une différence fondamentale entre ceux qui restent et ceux qui partent.

Nous, Haïtiens, même si nous changeons de lieu, nous ne partons pas vu que notre cœur reste attaché à ce sol qui nous a vus naitre, à cette culture que personne ne nous fera rejeter.

Mais il y a effectivement ceux qui sont partis.

Ce sont ceux qui ont choisi de trahir cette terre, de violenter son peuple de la manière la plus ignominieuse.

Ce sont ceux qui ont étripé l’espoir de plusieurs générations. Ce sont tous ceux dont le ventre a migré vers le cerveau, cerveau  qui est allé ensuite se vautrer dans leur  bas ventre.

Ce sont ces bandits légaux à tous les postes de commande et  dont les liens avec les gangs ne sont plus à démontrer.

Ce sont ces hommes et ces femmes qui sont partis !

Ils ne connaissent plus nos peines, nos souffrances.

Les Haïtiens ici et ailleurs partagent les mêmes douleurs. Ils cultivent en eux le même espoir.

Les apatrides sont ici. Dans nos murs. Ils envoient leurs hordes de barbares violer, piller, kidnapper et tuer. Ils sont là pour protéger, pour faire perdurer d’infâmes trafics.

Il faudra beaucoup de courage, beaucoup d’abnégation, beaucoup de volonté pour réaliser une nouvelle union sacrée contre l’ennemi intérieur. Il faudra contrer la pensée, la parole colonisée par le ventre. Il faudra repérer très tôt les nombreux Thémistocle Epaminondas qui ont toujours fait l’actualité dans notre jeu politique.

Nos choix sont plus que restreints.

Cela devient une question de vie ou de mort.

 

Gary Victor

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