Le samedi 24 février 2024, les habitants de la zone du Bas Peu de Choses ont vécu encore une fois une nuit épouvantable.
Ils étaient nombreux ceux qui avaient commencé à déménager.
Mais des interventions de la Police nationale ont permis de ramener un peu de calme. Cependant tout le monde se souvient de ce qui s’est passé à Carrefour-Feuilles, de la manière dont la Police nationale s’était retirée des lieux. Des témoignages crédibles de policiers laissaient entendre qu’ils n’avaient reçu aucun ordre clair de leur hiérarchie. Comme si le pouvoir politique ne considérait pas comme une priorité de faire obstacle à l’avancée des bandits à quelques kilomètres du siège central du pouvoir.
Des milliers de déplacés à l’intérieur de la capitale ne savent toujours pas où donner de la tête pendant que régulièrement des affrontements entre gangs éclatent pour, semble-t-il, le contrôle de territoire.
Tout semble faire partie d’une stratégie visant à désagréger des États dans un but que seules des officines secrètes doivent connaître. Cela commence par l’installation de guignols au pouvoir avec toute leur suite de corrompus et de médiocres et l’appui en sous-mains pour une explosion de la délinquance. On fait aussi tout son possible pour pourrir les institutions. Ensuite, l’espace qu’on veut contrôler tombe comme un fruit mûr sans qu’on soit obligé de recourir à de grands moyens qui nécessitent beaucoup d’argent, l’implication de nationaux avec les morts qu’on ne peut éviter. Le plus important, on ne s’expose pas à l’opinion publique de la planète qui est déjà défavorable aux maîtres du monde. Le terrain dans de telles conditions est déjà préparé par le fait que la précarité a colonisé la pensée. La réflexion est totalement subordonnée au ventre si bien qu’il devient de plus en plus difficile d’organiser la résistance contre ces entreprises ténébreuses. Rétablir des institutions crédibles va relever des travaux d’Hercule. Mais il est impossible de ne pas s’engager dans une telle lutte qui est de toute manière le seul chemin pour la renaissance de notre pays.
Gary Victor
