La guerre intérieure

Nous sommes un pays en guerre. Un pays éventré, étripé par des envahisseurs. Des envahisseurs qui ne sont que nous-mêmes. Nous sommes en guerre contre notre propre pays. Et nos armes sont le mépris social, la corruption, notre conception folle du pouvoir, nos relations névrotiques avec le passé, avec l’invisible, avec l’autre, avec notre environnement.

Nous pointons souvent l’étranger du doigt alors que c’est nous qui l’appelons à la rescousse pour appuyer, pour renforcer cette offensive forcenée contre cette terre, contre la raison, contre l’Haïtien, contre l’Humain tout simplement. Et à cause de cette guerre qui n’en finit pas, notre terre est prête à rendre l’âme.

Il y a pire que ces mines antipersonnelles que pendant des années de guerre civile, les combattants avaient truffé des pays comme l’Angola ou le Mozambique.

Ces armes qui sont pires que les mines antipersonnelles ce sont toutes ces ressources, que le système de corruption gangrenant l’État haïtien a détournées au profit d’une nomenklatura qu’on connait. Ces mines antipersonnelles ce sont ce mépris, cette insouciance, ce refus de considérer l’autre, l’homme et la femme du peuple, le paysan et la paysanne comme des êtres humains avec le droit de vivre avec leur entière dignité.

Notre arme de destruction massive est notre conception tribale et sauvage du pouvoir. À cause justement de cela, notre pays est devenu d’une fragilité telle qu’il est presque un piège mortel pour la population. Aujourd'hui, la vie est impossible dans la capitale où les gangs contrôlent quasiment tous les coins et recoins. À quand donc la fin de cette guerre intérieure?

 

La Rédaction

 

 

 

 

 

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES