L'exode continue mais la résistance aussi

Ces derniers jours, ce sont les riverains de Pacot et de Turgeau qui ont dû fuir, contraints de migrer pour échapper à la redoutable offensive des gangs.

Certains refusent de quitter leur maison, ne sachant vers où aller. D'autres, plus téméraires, ont choisi la résistance. Ils connaissent la puissance de feu des gangs, mais préfèrent affronter le mal. Regarder la terreur droit dans les yeux.

À ce propos, les États-Unis viennent de classer les gangs haïtiens parmi les «organisations terroristes étrangères». Une étiquette infamante, qui cloue au pilori ces tueurs invétérés, autoproclamés chefs du pays. Mais cette désignation n’est pas sans effet sur la « marque Haïti ». L’image d’Haïti en a pris un sacré coup : le pays est désormais perçu comme le plus dangereux de la région.

Les États-Unis semblent en passe de réviser en profondeur leur politique à l’égard d’Haïti. Selon les dernières informations, le département d’État chercherait à associer les pays membres de l'OEA à une action concertée contre les gangs. Bien que les contours de cette initiative demeurent flous, l’option d’un déploiement de troupes semble désormais fortement envisagée, avec une administration actuelle, selon une consœur, qui privilégierait une approche régionale.

En attendant, dans les quartiers qui ne sont pas encore devenus des no man's land ou des « var », la résistance, bien que vaine peut-être, demeure obstinée. Le week-end dernier, des cris de « liberté ou la mort » ont résonné dans le quartier du Canapé Vert.

Alors que le vent du changement souffle sur l’avenir d’Haïti, l’espoir, bien que fragile, renaît lentement, porté par la ténacité de ceux qui refusent de se soumettre. Si l’histoire de ce pays est faite de luttes et de résilience, peut-être est-ce le moment d’un nouveau tournant, où la lumière viendra de ceux qui, dans l’ombre, continuent de se battre pour un avenir digne. Et de l’extérieur aussi, si le projet du grand voisin repose sur des intentions sincères. Il ne reste plus qu’à attendre, et voir si, cette fois, l’espoir prendra racine.

 

Roody Edmé

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