Et si on passait tous aux aveux ?

En Haïti, les dossiers se suivent, se ressemblent et se remplacent. Ils se poursuivent souvent à l'infini. La justice, languie dans l'indifférence, est noyée sous des tas de dossiers cruciaux pour la nation. Comme dit, le vieil adage, la justice élève une nation.Au cours des trente dernières années, de multiples crimes de toutes sortes ont été commis. De Jean Bertrand Aristide à Jovenel Moise en passant par René Préval et autres, que de figures de proue de la société sont tombées sous les balles assassines, dont les familles et la société entière sont toujours en attente de justice !

En Haïti, les dossiers se suivent, se ressemblent et se remplacent. Ils se poursuivent souvent à l'infini. La justice, languie dans l'indifférence, est noyée sous des tas de dossiers cruciaux pour la nation. Comme dit, le vieil adage, la justice élève une nation.Au cours des trente dernières années, de multiples crimes de toutes sortes ont été commis. De Jean Bertrand Aristide à Jovenel Moise en passant par René Préval et autres, que de figures de proue de la société sont tombées sous les balles assassines, dont les familles et la société entière sont toujours en attente de justice !

Les larmes continuent d'être versées à flots. À chaque jour, son lot de peines. On continue à compter nos morts. Et la société, croupie dans l'indifférence, ne semble pas encore emmagasiner suffisamment d'énergie pour dire halte-là. C'en est trop. Cette semaine, l'assassinat de la jeune lycéenne, Évelyne Sincère, a soulevé en partie un réveil de conscience citoyenne sur les crimes et le phénomène d'insécurité dans le pays. Mais, ce réveil de conscience doit encore atteindre une masse critique pour pouvoir produire l'effet attendu, à savoir la mise en déroute des gangs armés qui deviennent tellement arrogants, ils pensent pouvoir opérer en lieu et place de la police. À cette phase, la société doit s'organiser face à l'arrogance des bandits.

Si la PNH, seule force de sécurité dont dispose le pays, s'inscrit souvent aux abonnés absents quand il s'agit de contrer les actions des bandits, cette semaine, en acceptant de recevoir le présumé assassin de la jeune Évelyne Sincère des mains d'un chef de gang notoire et recherché, la PNH s'est tiré une balle à la tête. Les soupçons faisant croire que des gangs participeraient dans des opérations de la PNH se rapprochent d'une certaine vérité. Comment est-il possible que la Police ait accepté qu'un chef de gang, contre qui un avis de recherche a été émis, puisse, sans être inquiété, arrêter un présumé assassin tout aussi recherché et le conduire dans un commissariat ? Le G-9 n'est-il pas vraiment un soutien de la PNH ?

Sans même faire un semblant de honte, la Police, peut-être pour calmer les ardeurs, a présenté les trois jeunes comme les présumés assassins d'Évelyne Sincère devant les caméras de la presse comme si elle venait de réaliser un exploit olympique. Loin de nous l'idée de dédouaner les jeunes qui ont été présentés et ont avoué qu'ils auraient assassiné vraiment la victime. Mais, pourquoi des bandits connus comme Arnel Joseph, les présumés assassins de Me Monferrier Dorval n'ont jamais été présentés dans une pareille mise en scène comme celle orchestrée le lundi 9 novembre à la Direction centrale de la Police judiciaire ? N'est-ce pas un aveu d'impuissance de la PNH d'accepter la collaboration d'un chef dans l'arrestation d'un présumé assassin ? Et si l'heure était à l'aveu collectif ?

À certains moments de la vie d'un peuple, certains masques doivent tomber pour mieux évaluer la réalité. Tout comme ces trois jeunes qui sont passés, de gré ou de force, aux aveux dans le cadre de l'assassinat de la jeune demoiselle, bien des personnalités et institutions devraient faire le même geste en avouant leur inscience ainsi que les torts causés à la République.

En tout premier lieu, les responsables aux plus hauts niveaux de l'État ont du faire leur aveu d'échec.Les autres institutions suivront. La Police. Le système judiciaire. La classe politique, la classe d'affaires, la société civile organisée devraient aussi essayer cet exercice. La société, dans tous ses compartiments, de nos jours, ne fait que son aveu d'impuissance en acceptant, sans se révolter, de livrer son destin, d'un côté entre les mains des gangs armés, de l'autre entre les mains d'un État complaisant, à la limite, prédateur des droits humains.

Noclès Débréus

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