Des morts de trop en 2020 !

Des morts de trop en 2020. En Haïti comme partout ailleurs dans le monde, le deuil a été très présent dans la vie de milliers et des millions de familles. La traditionnelle fête des Morts commémorée les 1 et 2 novembre de cette année, sur la terre de Bawon, de Grann Brigitte et des Guede, va réveiller des larmes et briser le silence des souvenirs des parents, des proches, des amis, des amours, et des inconnus qu’on ne reverra plus jamais. Dans le cas de notre chère petite République, qui importe de plus en plus d’armes et de munitions, ce n’est pratiquement pas la pandémie du Coronavirus, notre mal de l’an 2020, encore moins les « Kout poud », la zombification et d’autres formes d’empoisonnement dans le Vodou qui ont eu raison de ce peuple de souches africaines rebelles et combien résiliente. Mais c’est bien le mal qui conditionne des esprits criminels parmi les plus armés et les mieux équipés et entourés, qui a porté très haut le flambeau du deuil dans de nombreuses villes et quartiers, pour toutes les raisons connues, inconnues ou karmiques.

Des morts de trop en 2020. En Haïti comme partout ailleurs dans le monde, le deuil a été très présent dans la vie de milliers et des millions de familles. La traditionnelle fête des Morts commémorée les 1 et 2 novembre de cette année, sur la terre de Bawon, de Grann Brigitte et des Guede, va réveiller des larmes et briser le silence des souvenirs des parents, des proches, des amis, des amours, et des inconnus qu’on ne reverra plus jamais.

Dans le cas de notre chère petite République, qui importe de plus en plus d’armes et de munitions, ce n’est pratiquement pas la pandémie du Coronavirus, notre mal de l’an 2020, encore moins les « Kout poud », la zombification et d’autres formes d’empoisonnement dans le Vodou qui ont eu raison de ce peuple de souches africaines rebelles et combien résiliente. Mais c’est bien le mal qui conditionne des esprits criminels parmi les plus armés et les mieux équipés et entourés, qui a porté très haut le flambeau du deuil dans de nombreuses villes et quartiers, pour toutes les raisons connues, inconnues ou karmiques.

De A à Z, presque toutes les vingt-six lettres de notre alphabet usuel ont pratiquement été utilisées dans le répertoire généalogique de nos familles, entre les crimes de toutes sortes, les assassinats, les massacres, les incendies, les exécutions sommaires, les assassinats dans l’ombre, les disparitions, les crimes dits passionnels, les sacrifices mystiques et le vol des organes, les empoisonnements et les suicides continuent de précipiter le renouvellement de cette génération sur la terre d’Haïti.

Dix mois de trop, pratiquement avec les portes de nos tombeaux restées grandes ouvertes. Certains mystiques comme « Bilolo Kongo », parmi tant d’autres, avaient bien prévenu ces temps sombres, au cours d’un séminaire organisé avant la fin de l’année 2019. C’était prédit que l’année 2020 allait nous offrir une grande récolte mortuaire. Beaucoup moins sombre certes que la situation de nombreux autres pays, notamment comme celui du peuple des États-Unis qui compte des centaines de milliers de cadavres de la Covid-19, en dehors des crimes aux couleurs racistes, il y a quand même lieu d’attirer l’attention sur ces crimes de trop en Haïti en 2020 !

D’autres vies, comme celles de la pédiatre et de son enfant, parmi tant d’autres oubliés dans les eaux des migrants clandestins et les larmes orphelines ont été emportés par les violences de la nature, la naïveté et l'ignorance des victimes, qu’il ne faut pas trop citer leurs noms pour ne pas les détourner de leur trajectoire !

Dix ans après le séisme et le choléra en 2010, les cimetières et les fours crématoires en Haïti continuent de recevoir des morts de trop en Haïti. Comme si l’année 2020 avait été dédiée à un temps de deuil impartial. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, les « RIP (Rest in peace ou Repose en paix) », les sympathies, les condoléances, et les adieux continuent d’être conjugués à tous les temps et dans tous les tons. Certainement pas au ton de « Guede », qui va continuer de célébrer sous peu sa victoire sur la mort !

Des survivants parmi tant d’autres et nous, encore debout comme des croix devant les églises, et à genoux devant ces croix sur les pierres tombales, vont continuer à pleurer pendant des mois et des années ces départs violents, dans l’attente desserrée, que les violons des autorités policières et judiciaires du pays s’accordent un jour pour donner justice à ces filles, ces fils et ces familles orphelins.

Des morts de trop en 2020, que nous qui sommes tous des survivants allons continuer à chercher à questionner au-delà des œuvres et de la publication « Réflexion de sur la mort », de Patrick Vilaire.

De la mort physique, mystique, institutionnelle, symbolique, éthique et sociale, qui est devenue la norme chez nous. Le deuil s’impose dans le présent des Haïtiens comme un vilain présent ou cadeau qui nous viendrait de nos cimetières familiaux trop longtemps abandonnés et mal entretenus dans les grandes villes. Ces morts de trop, en 2020, que les défilés de Guede et les festivités de fin d’année ne pourront pas nous faire oublier.

Dans deux mois, l’année 2020 s’en va. La peur et le stress viennent enrouler progressivement ce qui reste de bien-être dans la vie des survivants, emprisonnés dans ce pays devenu un cimetière à ciel ouvert.

Des morts de trop en 2020. Il est quand même encore trop tôt pour faire le décompte funéraire de cette année mortelle. En s’accrochant à la seule et bonne nouvelle qui nous viennent des Guede, selon laquelle, pratiquement nous allons tous mourir un jour tôt ou tard. En attendant, il ne serait pas de trop, pour profiter des moindres moments à passer avec nos parents, nos proches et ceux et celles qui nous font du bien.

Dominique Domerçant

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