L’urgence d’une autre politique !

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Haïti a besoin d’envoyer, à ses enfants qui vivent à l’étranger et à ceux qui, encore au pays, rêvent d’ailleurs, des signaux clairs d’un avenir possible sur le territoire de leurs ancêtres. Toute chose qui passe par une reprise des chantiers de la reconstruction, tout en méditant sur la pagaille financière issue de la gestion plus qu’approximative des fonds Petro caribe. C’est pour cela que nous avons des dirigeants et une administration que l’on nous dit en voie de modernisation. Le gouvernement doit donner le ton en refondant nos institutions, et en traçant résolument les sillons de la renaissance de notre système éducatif, de celui de la santé publique.

Haïti a besoin d’envoyer, à ses enfants qui vivent à l’étranger et à ceux qui, encore au pays, rêvent d’ailleurs, des signaux clairs d’un avenir possible sur le territoire de leurs ancêtres. Toute chose qui passe par une reprise des chantiers de la reconstruction, tout en méditant sur la pagaille financière issue de la gestion plus qu’approximative des fonds Petro caribe. C’est pour cela que nous avons des dirigeants et une administration que l’on nous dit en voie de modernisation. Le gouvernement doit donner le ton en refondant nos institutions, et en traçant résolument les sillons de la renaissance de notre système éducatif, de celui de la santé publique. En mettant un terme à l’anarchie des hôpitaux sans médecins, des écoles sans enseignants qualifiés, des services publics inexistants.Certes, tout cela ne pourra se faire avec une baguette magique, les ressources financières dont nous disposons sont si faibles. Mais la volonté politique alliée a un grand compromis national sur les fondamentaux de la reconstruction pourrait aider au déblocage d’une machine étatique depuis longtemps surannée et défaillante.Le président de la République a évoqué dans un récent colloque autour de l’administration publique la nécessité de combattre la corruption et surtout d’extirper de notre corps social les germes de l’instabilité politique. Il a plus que raison. Le diagnostic est parfait. Seulement il faut trouver les voies et moyens pour s’attaquer à ces maux qui ont toujours historiquement plombé notre devenir de peuple.Comment donner l’exemple au plus haut sommet de l’État pour que le verbe se fasse chair, pour que la population se dise, cette fois c’est la bonne. La Caravane est une tentative de réponse d’un président-entrepreneur qui refuse les polémiques sans grandeur, préfère en homme d’action, salir ses bottes dans les sillons boueux des rizières de l’Artibonite que de les poser mollement sur la moquette du palais. On veut bien lui faire ce crédit, toutefois, la Caravane passera et, les politiques publiques vieilles de plus de deux siècles demeureront, si rien n’est fait pour changer la donne, pour répéter après une de nos économistes : changer de paradigmes.Mais pour ce faire, il faut un nouvel accord entre Haïtiens. Une entente entre secteurs même opposés politiquement et/ou idéologiquement pour fixer de nouveaux objectifs. Contrat social ou Conférence nationale, États généraux sectoriels, Dialogue national, nous avons épuisé tous les vocables et jusqu’ ici rien de nouveau sous le soleil de nos égoïsmes. Nous avons peur de faire le grand saut, de lancer le processus de réconciliation des contraires comme jadis nos ancêtres au Camp Gérard.La méfiance est si grande, la société si polarisée, chaque secteur craint qu’une initiative pour la paix et/ou la cohésion sociale ne profite qu’à ses adversaires. Personne ne veut faire le geste d’aller vers l’autre. La mentalité de gladiateur est si prenante dans notre arène politique, les victoires à la Pyrrhus si jouissives que toute acceptation de négociation est vécue comme une pénitence, un voyage à Canossa. Le pouvoir veut réussir sans l’Opposition, tandis que la frange la plus radicale de cette dernière jure les grands dieux de le renverser. Bloquer le pays pour le débloquer…est une bien étrange stratégie, comme le relevait non sans effarement, un confrère, pour qui un tel discours de la part d’un de nos politiciens est peu audible.Pour l’heure, le pays est suspendu à des rumeurs de changements de cabinet sans qu’on ne sache trop ce que cela va changer. S’agira-t-il d’un nouvel élan qui sera ainsi impulsé à la politique gouvernementale ou tout simplement des manoeuvres clientélistes habituelles par élus interposés ?Haïti n’est pas prisonnière des griffes de la fatalité, il ne tient cependant qu’à nous élus et mandants de sortir de cette vision jusqu’ ici médiocre dans laquelle nous avons programmé le futur de notre pays.La solution sur le long terme se trouve en amont, sur nos terres que nous devons rendre productives ; dans notre système éducatif qu’il nous faut impérativement relever pour permettre à nos étudiants de rester au pays ; et dans la politique qui doit se réconcilier avec le bien commun.du café de commerce, ennuient et ne desservent pas la lutte légitimepour les droits de la femme. Hélas !Ainsi, avons-nous inventé les métiers des droits de la femme. Lescirconstances d’exercice de cette pratique, admettons-le, poussent àla nostalgie. La voix de Colette Lespinasse ni coquette ni arrogantemanque. Les travaux de Mireille Neptune Anglade, de Suzy Castor, entre autres, ne sont ni exemples ni références pour les abonnées des mots d’ordre de la coopération internationale voire du protectorat de la MINUSTAH.Le mouvement féministe en Haïti a livré des batailles qui ont servi de béquilles à la lutte pour la démocratie et la restitution de leurhumanité à chaque Haïtien. Ceci étant posé, le principe de l’égalité homme femme ne saurait aujourd’hui se confiner aux quotas dans les secteurs hyper valorisés dans un mouvement désarticulé porté par des célébrités incapables de cerner les enjeux majeurs du féminisme et de l’humanité.Ce 8 mars 2018, le commerce du pardon et des bouquets de fleurs fonctionne à plein régime. Des femmes, entre petits fours et autres niaiseries, prennent la parole pour elles, valorisent d’autres dans un cercle d’adoration mutuelle. Sur Facebook, les murs sont pavés de formules bienveillantes. Aux dernières nouvelles, il est nécessaire de poursuivre la lutte.Ce 8 mars 2018, des femmes haïtiennes sont en chômage technique, sans garantie de retrouver leur précaire place dans la sous-traitance à cause d’un bras de fer entre hommes de pouvoir.Ce 8 mars 2018, des femmes haïtiennes jetées sur la route du Chili et des incertitudes de l’exil sont dans une salle de rétention à l’aéroport de Santiago. Certaines saignent d’angoisse et de désespoir.Hommage, désenchantements et renouvellement du besoin de lutter, la Journée internationale de la femme peut aussi être le prétexte ou l’occasion de rappeler aux femmes et aux hommes du pays qu’il ne faut pas arrêter de marcher ensemble à la même hauteur. La vigilance est toujours de mise.Les bulles de champagne ne font pas autant de bruit que les batwèl des lavandières. Et, malgré, bonne Journée internationale de la femme.

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