Le complexe du citron

Quand Julio Iglesias chantait « lé monn est fou lé monn est beau » on ne trouvait chez nous rien à railler dans son français. De même quand un Italien ou un autre hispanique parle la langue de Molière avec son accent. On oublie trop souvent que nous, Haïtiens, même ceux qui s’expriment bien en français, nous parlons avec un accent qui nous différencie très vite de l’Antillais, du Québécois et à plus forte raison des Français. Notre accent a alors à voir avec notre créolité. Il y a des sonorités que nous ne possédons pas de la même manière que les Français de Paris les maîtrisent. Chaque langue a ses particularités et quand on passe de l’une à l’autre on en traine souvent quelques-unes. Même une langue peut avoir ses caractéristiques régionales si bien qu’on est capable de distinguer un Texan d’un Londonien tout comme un Parisien d’un Marseillais, un Dominicain d’un Cubain.

Quand Julio Iglesias chantait « lé monn est fou lé monn est beau » on ne trouvait chez nous rien à railler dans son français. De même quand un Italien ou un autre hispanique parle la langue de Molière avec son accent. On oublie trop souvent que nous, Haïtiens, même ceux qui s’expriment bien en français, nous parlons avec un accent qui nous différencie très vite de l’Antillais, du Québécois et à plus forte raison des Français. Notre accent a alors à voir avec notre créolité. Il y a des sonorités que nous ne possédons pas de la même manière que les Français de Paris les maîtrisent. Chaque langue a ses particularités et quand on passe de l’une à l’autre on en traine souvent quelques-unes. Même une langue peut avoir ses caractéristiques régionales si bien qu’on est capable de distinguer un Texan d’un Londonien tout comme un Parisien d’un Marseillais, un Dominicain d’un Cubain.

La manière de crucifier le créolophone, même celui possédant une certaine culture, une bonne instruction et qui peut donc exprimer de manière correcte sa pensée en français, mais avec son accent bien à lui est le signe du mépris qu’on voue à ceux dits du pays en dehors. On prône alors le créole comme alternative sans se rendre compte qu’on est dans un certain mépris de sa propre langue tout en passant complètement à côté du problème. On a vu des individus s’exprimant dans du bon français dit de France, avec souventon ne le remarque pas — des brindilles de notre accent créole – et se révéler rapidement des voyous, des crétins et des dilapidateurs de la chose publique.

Et puis quand on confond article IV avec article Yves, quand dans un texte sur la problématique sociale des « créoles et des bosal » on croit être question de la langue créole, quand on n’est même pas capable de placer son pays sur une carte géographique, est-on en droit de parler d’un problème de langue ? On est ignorant en français ou en créole. Hier, on trompait en français le peuple en profitant de l’ignorance. Aujourd’hui, on le manipule encore mieux en créole en surfant aussi sur l’ignorance

 La seule vérité c’est qu’on se trouve confronté à un total échec de notre système éducatif. L’école haïtienne produit des cerveaux incapables de penser, incapables de la moindre logique. Des citoyens incultes, incapables de s’exprimer, de communiquer dans quelle que soit la langue, voici la peste livrée par la majorité de nos écoles et même par nos prétendues facultés ! Qu’on décide d’éduquer en créole ou en français le problème est le même, beaucoup plus en créole en raison du manque de matériel didactique. Il nous faut revoir totalement notre système éducatif. Il nous faut définir les vraies priorités. Il nous faut de bons professeurs. Des divisions de bons professeurs. Et cela nous fait cruellement défaut.

On remarquera que le fond du problème reste le même. Le ramener à une lutte français-créole ne fera que le bonheur de nos traditionnels prédateurs. Le pouvoir politique devient trop le monopole d’incompétents qui ne se gênent pas de mettre n’importe qui à n’importe quelle place du moment que cela favorise leurs intérêts. Le mépris de l’humain propagé dans tout le corps social par les névroses des Affranchis a corrompu nos pensées, nous rendant inaptes à oeuvrer à la construction d’une vraie nation. Nous nous embourbons dans une folie plus aigüe jour après jour et qui ne se manifeste pas seulement sous l’oeil des caméras, devant les micros de nos stations de radio, mais aussi sur les réseaux sociaux. Va-t-on s’en sortir ?

Gary Victor

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