La PNH fait le point

Raillée cette semaine par une partie de la population qui estime que les autorités banalisent le pic de kidnapping de ces derniers jours, la Police nationale d'Haïti (PNH), à travers son porte-parole Michel-Ange Louis-Jeune, a fait le point autour de la question. « L'institution n'a pas nié que le phénomène du kidnapping est en nette croissance, elle a seulement précisé que, concernant les chiffres en circulation sur les réseaux sociaux, la PNH ne dispose pas de ces données », défend le commissaire qui invite la population à la collaboration.

La déclaration de Michel-Ange Louis-Jeune n'a pas été ambiguë, cette fois. En fin de semaine dernière, le cadre de l’institution policière avait laissé comprendre que les forces de l’ordre ne disposaient pas de données faisant croire que les cas de kidnapping étaient en nette hausse. Ce qui lui a valu une volée de bois vert. Le porte-parole de l'institution policière a décidé de se reprendre pour rassurer la population. Malheureusement, déplore-t-il, son intervention de la semaine a été mésinterprétée et des citoyens ont accusé le haut commandement de faire preuve d'irresponsabilité, selon le porte-parole.

« Nous n'avons pas dit que nous ne reconnaissons pas le phénomène du kidnapping. Ce serait incohérent de notre part. Au préalable, nous avions avancé, en conférence de presse, avoir recensé au moins quinze cas. Nous avons seulement dit que des gens mal intentionnés utilisent mal les réseaux sociaux en essayant à tout bout de champ d'alarmer la population. À cette information circulant en boucle sur les réseaux sociaux faisant croire qu'en une seule soirée l'on enregistre 22 cas de kidnapping au niveau de Delmas et Pétion-ville, on a seulement dit que la PNH n'est au parfum de ces actes dénombrés à 22 cas. Nous n'avons pas été touchés de ces incidents ni par plainte ni par dénonciation encore moins par contact direct », précise le commissaire, qui déplore cette campagne de mésinterprétation visant sa personne et par ricochet l'institution policière qui travail sans relâche à contrer ce phénomène.

Selon M. Louis-Jeune, la PNH est consciente que le phénomène prend de l'ampleur ces derniers jours. Cependant, comme le souligne plus d'un, la Police ne baisse pas les bras, rassure-t-il. Le kidnapping est un dossier très sensible qui mérite un traitement rationnel et mesuré. « Les interventions dans les médias peuvent faire beaucoup plus de mal que de bien aux victimes. Compte tenu des informations qui mettent en doute le sens de responsabilité de la PNH, le haut commandement a jugé opportun de se positionner pour rassurer la population et la mettre au parfum des dispositions envisagées par les forces de l'ordre en vue de mater le fléau », souligne-t-il, reconnaissant toute fois que dans plusieurs cas, les victimes, pour des raisons multiples, ont décidé de traiter avec les ravisseurs à l'insu totale de la Police.

Cloué au pilori par certains citoyens, le porte-parole informe qu'on est en face d'un phénomène de société. « C’est malheureux qu'en cas de sécurité, tous s'accrochent à la PNH. Alors que le phénomène est transversal et fait appel à une pluralité d'acteurs. Il est une injonction que la société dans sa totalité se dresse en face ce phénomène. La question n'est pas que fait la Police, mais plutôt que fait la société? », se questionne le porte-parole arguant que l'institution policière va continuer de jouer sa participation en adoptant des mesures à la fois préventives que répressives. Il rappelle qu’entretemps, les autorités vont continuer de renforcer le rapport de proximité avec la population rejetant catégoriquement que la thèse que la PNH aurait mis en œuvre un nouveau plan d'opération baptisée « Rideau de fer ». Dans pareil cas, tous les médias seraient au courant. Par ailleurs, il souligne que le plan d'opération « Toile d'araignée » se porte bien et que, bientôt une conférence-bilan sera donnée à cet effet.

Rappelons dans la foulée que le haut commandement de la PNH a procédé à plusieurs changements au niveau de différentes directions. Le phénomène de l'insécurité, argue-t-il, est malheureusement, enraciné dans la société. Et, pour continuer d'assumer sa responsabilité, il informe que l'institution travaille à adresser les solutions qu'il faut tout en admettant qu'elle ne peut pas, comme dans un tour de magie, stopper le phénomène.

Daniel Sévère

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