Black-out, insécurité : les derniers grands maux de la République

En ce début d’année 2020, le pays connaît un pic d’insécurité aggravée exacerbée par un black-out généralisé. Mais cette situation ne semble pas inquiéter, outre mesure certaines autorités, qui affirment ne pas être au courant du phénomène de kidnapping qui ravage la République ces derniers temps.

270 000 armes à feu en circulation entre les mains de civil en Haïti, selon un rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Donc, c’est évident que le phénomène d’insécurité est à prendre au sérieux en Haïti. Mais, sous le règne de Jovenel Moise, et notamment pour ce début du mois de janvier, l’insécurité a augmenté d’une façon extraordinaire. Les gangs armés cherchent à gagner plus de territoire, et le pire, l’augmentation des cas de kidnapping vient de rendre encore plus douloureuses les souffrances de la population.

Pas un jour sans des cas de kidnapping et d’homicide. La population ne sait pas à quel saint se vouer. Tout le monde a peur de tout le monde. Tout le monde essaie d’éviter tout le monde, que ce soit à travers les rues, à l’église, à l’école ou sur les réseaux sociaux. Le kidnapping est devenu une activité normale. Les autorités s’amusent même à minimiser ce phénomène.

À propos de ce phénomène, tout le monde en parle. C’est peut-être uniquement les autorités de la PNH qui ne sont pas au courant. C’est de l’indifférence totale de la part du porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH), Michel-Ange Louis-Jeune, qui s’amuse à tourner la population en dérision, en affirmant ne pas être au courant de ces cas de kidnapping. Selon lui, des individus émettent certaines fois de fausses alertes de kidnapping, de façon à augmenter la psychose de peur chez la population.

La majorité des cas de kidnapping ne seraient pas le fruit du hasard. Par contre, nombreux parmi eux n’ont pas été ciblés. Des cas ont sont négociés pour de modiques sommes. D’autres, au contraire, auraient eu lieu dans la perspective de trafic d’organes très répandu en Haïti ces derniers temps. Tout cela, dans l’indifférence totale de l’État haïtien et le silence complice de la communauté internationale. La liste des victimes ne cesse de s’allonger. Plusieurs, semble-t-il, sont encore entre les mains des ravisseurs. D’autres seraient déjà tués.

Le black-out, une aide non négligeable

Les ravisseurs ne respectent pas le jour, et encore moins la nuit. Mais la majeure partie de leur forfait a eu lieu en début de soirée, au moment où la majorité des citoyens s’apprêtent à gagner leur demeure respective. Des actions qui sont devenues plus faciles grâce au phénomène de black-out généralisé. En effet, les ravisseurs sont, d’une façon ou d’une autre, aidés par le black-out. Le pays en général est plongé dans le noir. Et depuis le début du mois de février, l’EDH ne fournit plus l’électricité de la même manière.

L’entreprise publique chargée de la production et de la commercialisation de l’énergie électrique est dans l’impossibilité de fournir de l’électricité. Selon le directeur général, Hervé Pierre-Louis, cela est dû à un problème financier. L’EDH, informe-t-il, est victime de l’anarchie qui prévaut dans le pays. M. Pierre-Louis a essayé de faire croire que des individus interviennent à maintes reprises sur le réseau et provoquent des déclenchements sur le circuit. La saison sèche, d’après le directeur, provoque une diminution de la production énergétique. Deux des trois turbines de Péligre sont à l’arrêt à cause de la baisse du niveau du lac. Une explication souvent donnée par les responsables de l’EDH à chaque fois qu’ils se trouvent dans l’impossibilité de fournir le courant électrique.

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