Plus de 270 000 armes entre les mains de civils en Haïti, selon l’ONU

Selon le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU António Guterres sur les « armes légères et de petit calibre », plus de 270 000 armes sont entre les mains de civils en Haïti. Une situation qui alimente la violence et l’insécurité dans le pays.

Le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur les « armes légères et de petit calibre », émis tous les deux ans, révèle que de plus de plus de 270 000 armes sont en circulation entre les mains de civils, auxquelles s’ajoute le trafic transfrontière, la criminalité qui a atteint un niveau inacceptable. Un état de fait qui alimente la violence armée généralisée facilitée par la circulation incontrôlée de ces armes légères et de petit calibre. Toutefois, ce rapport vient corroborer les déclarations de Jean Rebel Dorcena, l’un des membres de lasse Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR), qui a estimé à environ 500 000 le nombre d’armes à feu en circulation entre les mains des groupes armés.

Selon le rapport, non seulement le trafic et le détournement d’armes légères et de petit calibre sont un facteur majeur du nombre de victimes dans les conflits armés, mais de plus ils mettent en danger les soldats de la paix et le personnel civil et entravent l’acheminement de l’aide humanitaire. « Aujourd’hui, plus de 50 millions de personnes sont touchées par des conflits urbains », précise le rapport. Toutefois, face aux menaces que représente la circulation de ces armes, le secrétaire général Antonio Guterres opte pour un meilleur respect du droit international s’agissant des exportations d’armes. « Les exportations d’armes classiques, y compris des armes légères et de petit calibre et de leurs munitions, doivent être subordonnées à une évaluation solide des risques compte tenu des normes les plus strictes du droit international », indique-t-il.

Par ailleurs, António Guterres se félicite de l’adoption en juillet 2019 par le Conseil des droits de l’homme de la résolution 41/20 sur l’incidence des transferts d’armes sur les droits de l’homme. Pour lui, le Conseil s’est dit conscient que des millions de personnes dans le monde étaient touchées par de graves violations des droits de l’homme et de graves atteintes à ces droits commises ou facilitées par le détournement d’armes et les transferts non réglementés ou illicites d’armes.

Pour Haïti, M. Guterres exprime son sentiment de satisfaction suite à l’adoption par le Conseil de sécurité la résolution 2476 (2019) portant la création du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), qui a pour mandat de fournir des conseils sur la violence des gangs, la réduction de la violence de quartier et la gestion des armes et des munitions. Il souligne la création d’une unité spécialisée au sein du BINUH, chargée de donner des conseils sur les questions de la violence en bande organisée, de la violence locale et de la gestion des armes et des munitions. Outre de ces supports, le secrétaire général affirme que par l’intermédiaire du Bureau de sa Représentante spéciale pour Haïti, l’ONU fournit un appui technique aux autorités nationales haïtiennes afin d’élaborer des politiques et des activités adaptées en matière de gestion des armes et des munitions et de réduction de la violence locale.

Woovins St Phard

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