La recrudescence des actes de kidnapping est inacceptable selon la FJKL

Dans un rapport daté du 6 février 2020, la Fondasyon Je Klere (FJKL) relève un ensemble de cas où la justice est réduite au silence. Au-delà de la violence entre gangs armés, FJKL a aussi indiqué que des policiers sensés avoir la responsabilité de protéger les citoyens ne sont même pas à l’abri des actes d’assassinats. Et, ce qui, en ces derniers temps, terrorise une bonne partie de la population, la recrudescence des actes de kidnapping, FJKl a laissé savoir que cette situation est inacceptable. Elle appelle les autorités à favoriser la création d’un climat propice à un nouveau départ.

Après une année 2019 marquée par de troubles politiques majeurs, la situation en début d’année 2020 n’est guère rassurante. En témoigne en cette première partie du mois de février, la montée spectaculaire des cas de kidnapping.

Dans son dernier rapport en date du 6 février intitulé, « Recrudescence des actes de violence et de cruauté : la Fondasyon Je Klere (FJKL) appelle les responsables de l’État à favoriser la création d’un climat propice à un nouveau départ », FJKL dénonce, entre autres, la recrudescence des actes de kidnapping. Selon la Fondasyon qui affirme que des cas de kidnapping sont recensés tous les jours, cette situation est inacceptable.

« Le kidnapping est un crime odieux, écrit la FJKL. C’est un crime qui va à l’encontre des valeurs fondatrices de la nation haïtienne, première République noire indépendante du monde et la seule par une révolte générale d’esclaves. Haïti ne peut accepter l’idée de voir des groupes armés priver des citoyens-citoyennes de leurs droits, de leur liberté, et les obliger à payer pour recouvrer leur liberté. Ce crime déshumanisant rappelle trop la période de l’esclavage pour être toléré dans notre société ».

À travers ce rapport, mis à part de la violence entre les gangs armés et les assassinats ciblés, la FJKL a aussi indiqué : « pour le mois de janvier 2020 seulement, au moins six (6) policiers sont tués par balle. Pour l’année 2019, trente-huit (38) policiers avaient été assassinés ». D’un autre côté, la FJKL a laissé savoir que cette situation est préoccupante. « Si ceux qui sont chargés de protéger la population ne peuvent pas se protéger, c’est qu’on est définitivement dans une République de gangs et l’État ne détient plus le monopole de la violence légitime », peut-on lire dans le document.

Pour la FJKL, la justice est réduite au silence. Pour élucider ses dires, elle a fait état de l’ « augmentation d’actes d’agression, d’assassinat frappant le monde judiciaire à travers des décès tragiques de magistrats, avocats, huissiers, policiers sans oublier les attaques contre des tribunaux ». L’assassinat du juge Lucius Antoine, de Me Peggy Rosevaldo Louis Jacques et de l’huissier Bob Dolcine en sont des exemples selon la FJKL.

En outre, la FJKL a aussi noté la situation générale dans la zone du Palais de justice de Port-au-Prince. « C’est devenu la norme à l’avenue Harry Truman, des jeunes hommes, femmes et même des enfants, lourdement armés créent la panique sans inquiétude. Les bandits exhibent des armes de grand calibre et imposent leur loi en tirant dans toutes les directions », soutient la FJKL ajoutant, plus loin, que d’une part, la population est aux abois et d’autre part, les autorités policières demeurent impuissantes face à la détérioration du climat sécuritaire.

Entre l’impuissance des autorités policières et judiciaires, la FJKL a laissé savoir que « le règne de l’impunité est donc officialisé ». Pour la FJKL, le Palais de justice de Port-au-Prince est fermé. « Pas d’assises criminelles avec assistance de jury depuis bientôt deux ans au Palais de justice de Port-au-Prince ; des prévenus arrêtés attendent jusqu’à trois mois en garde à vue alors que la Constitution prévoit 48 heures », dit la FJKL qui croit que c’est l’affaire opposant l’État haïtien face à la SOGENER qui a favorisé la réouverture au rabais du parquet de Port-au-Prince et du Décanat.

De surcroit, La FJKL a dénoté l’absence de l’État dans certains quartiers, ce qui fait ce sont les bandits qui imposent leurs lois. « Des quartiers entiers sont abandonnés aux gangs armés sans aucune présence policière. Ils tuent, décapitent, volent, violent, soumettent des gens à des actes de torture, des actes dégradants et inhumains, impunément », avance la FJKL invitant les responsables de l’État à créer un climat propice pour un nouveau départ.

Wisly Bernard Jean-Baptiste

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