Le Collectif 4 décembre annonce une marche contre l'insécurité

De concert avec plusieurs autres organisations de la société civile haïtienne, le Collectif 4 décembre annonce pour le 14 février 2020 une marche pacifique dans la capitale haïtienne en vue de dire non à l'insécurité. Ce sera l'occasion, selon Jean Robert Argant, de mettre l'État face à ses responsabilités, d’attirer l'attention des civils armés sur l'impact de leur choix, mais aussi à toutes les couches de la société à s'assumer afin de faire le coude-à-coude pour une nouvelle Haïti.

Le 14 février ramènera la traditionnelle fête des amoureux (Saint Valentin). Cette année, le collectif 4 décembre veut en faire une journée symbolique et par-dessus tout, une journée visant à tourner la page à l'insécurité qui fait rage dans le pays et, à l'opposé, ouvrir le chapitre de l'Haïti renouvelée, harmonisée où tous puissent vivre dans la quiétude d'esprit, projette, Jean Robert Argant. Dans cette veine, le Collectif 4 décembre retient comme mot d'ordre « nou se sitwayen, nou ekspoze, nou konsène e nou dwe enplike ».

D'après les organisateurs, cette marche rentre dans le cadre d'une série d'actions envisagées pour exprimer leur ras-le-bol face au pourrissement de la situation. Cette initiative, mettent-ils en garde, sera citoyenne, pacifique et non politique, précisant que tous les secteurs sont invités à participer, mais aussi, s'impliquer. « C'est notre devoir, notre responsabilité, notre obligation de dire halte-là, mais, oui, à une vie unitaire, fraternelle et harmonieuse », souligne le responsable du Collectif, arguant qu’à travers la marche, les protestataires enverront un message clair aux autorités établies et aux bandits qui ne cessent de semer le deuil au sein de la population.

Comme l'a sans cesse réclamé le RNDDH, le Collectif 4 décembre exige des mesures sérieuses pour contrecarrer ce phénomène qui tend à s'institutionnaliser dans le pays. « Que l'État fasse des interventions claires et visibles dont les résultats ne seront en aucun cas contestables. Qu'il arrête le folklore, élimine la question de vitres teintées (principale cachette des bandits), gère mieux la question de la motocyclette et des autres véhicules circulant sur le territoire », enjoint-il, invitant toute fois, les autorités à mettre de coté l'esprit revanchard.

L'objectif des recommandations c'est, dit M. Arguant, de combattre l'insécurité, un fléau en passe de détruire le pays. Les structures organisées de l'état doivent prendre les mesures appropriées afin de préserver les minimes zones échappées, jusqu'ici, au contrôle des gangs armés. L'État doit aussi prendre des décisions drastiques pour contrôler la circulation des armes à feu sur le territoire et surveiller à ce que la frontière soit suffisamment gardée afin d'amortir le trafic des armes.

Afin que les autorités puissent agir, la population est invitée à faire entendre sa voix en disant que « c’en est trop ». L'heure a sonné pour que la population se serre les rangs, fasse front commun tout en s'engageant à s'entraider mutuellement. Quant aux bandits, le Collectif les invite à repenser leur vie ainsi que celle de leur famille. Selon M. Arguant, le chemin qu'ils emboitent les amènera tout droit vers l'abîme.

Soulignons dans la foulée que seulement pour ce début d'année, les bilans présentés par les organismes des droits humains concernant l'insécurité sont alarmants. Pour l'heure, personne n'est à l'abri.

Daniel Sévère

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