Reprise des pourparlers : l’opposition toujours méfiante

L’opposition politique n’a aucune objection à ce que le processus du dialogue continue. Cependant, elle doute de la sincérité de l’équipe au pouvoir. Pour « Rasin kan pèp la », c’est une perte de temps en plus. Alors pour « Mache kontre », c’est au chef de l’État de faire les concessions qu’il faut.

Les acteurs se disent prêts à poursuivre les échanges en vue d’un dénouement heureux à la crise. Si la Présidence, jusqu’ici, refuse que le mandat du chef de l’État, point de divergence, soit mis sur la table, d’autres acteurs importants comme « Mache kontre » continue d’espérer un miracle divin, en l’occurrence un virement spectaculaire des hommes au pouvoir en vue de faire certaines concessions. Quant à Camille Chalmers, c’est véritablement une perte de temps de penser pouvoir discuter avec Jovenel Moise.

Selon le porte-parole de la structure Organisation du peuple en lutte (l’OPL) également représentant de «Mache kontre», Dario Syriack, l’opposition a déjà fait de nombreuses concessions vers la sortie de crise. Elle admet un départ à moyen terme contrairement à une démission en catastrophe du chef de la nation préconisé par l’Accord de Marriott. L’opposition, dit le porte-parole, a aussi accepté de considérer le locataire du Palais national comme partie prenante dans la recherche de solution à ce marasme politique. Cependant, précise-t-il, le Premier citoyen de la nation doit, de son côté, comprendre que son mandat est hypothétique et qu’il est le premier ayant la responsabilité de négocier des solutions à la minable situation du pays. Avouant que la force n’est pas du côté de l’opposition, le politique dit espérer que le président et ses représentants vont faire les concessions nécessaires pour qu’on en termine avec cette écœurante conjoncture.

Si M. Syriack reconnait que les acteurs sont sur la bonne voie. « Rasin kan pèp la » du Forum patriotique croit, au contraire, que les acteurs politiques se trompent grandement sur la sincérité du chef de l’État. Ce dernier, martèle Camille Chalmers, est imperméable au dialogue. Il est sans cesse l’obstacle à tout processus entamé à cet effet. Aux dires de l’économiste, il n’y a aucune possibilité de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale avec Jovenel Moise, encore moins la tenue d’élection dans le pays cette année avec lui aux commandes. « Le PHTK contrôle tout surtout avec cette question de Dermalog. Techniquement les conditions ne sont pas réunies », a fait savoir le professeur qui précise aussi que le dauphin de Michel Martelly n’a pas les qualités requises pour changer la Constitution du pays par référendum. « Un président rejeté par tout un peuple ne peut pas toucher à la Constitution du pays. D’ailleurs, il était resté caché durant trois mois », a-t-il ajouté.

Dans son intervention, M. Chalmers scelle déjà les conclusions des négociations. « Elles vont accoucher un échec de plus. C’est un gaspillage de temps. Cela va empirer davantage la crise », a-t-il fait savoir, dénonçant, dans la foulée, le caractère irréalisable de l’agenda politique qu’ils essayent de mettre sur pied avec le président. Par ailleurs, le politique acide contre la communauté internationale dit rejeter le dictat qu’elle essaie d’imposer au pays.

Daniel Sévère

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