Gonaïves : la Direction départementale de l'Éducation de l'Artibonite accusée de corruption

La Plateforme des syndicats d'enseignants de l'Artibonite (PSEA) est montée au créneau ce mercredi 22 janvier 2020 pour se positionner sur l'ensemble des revendications des enseignants dans l'Artibonite, mais surtout pour dénoncer des actes de corruption à la Direction départementale de l'Éducation de l'Artibonite, lors d'une conférence de presse organisée dans la matinée au local de l'UNNOEH, dans le quartier de Deschaos.

D'après le professeur Didier Pierre, président de la Plateforme qui réagissait au micro des journalistes, la Direction départementale de l'Éducation de l'Artibonite est gangrenée par la corruption depuis plusieurs années. Des actes de malversations qu'il attribue à Écol Renois, directeur départemental de l'éducation de l'Artibonite: « la plateforme veut dénoncer des situations de malversations, de corruption et de détournement de fonds qui persistent à la Direction départementale de l'Éducation de l'Artibonite. Plus de 7 millions de gourdes sont détournées chaque année au niveau de la Direction départementale. Cet argent provient de la décision de l'État en 2014 de nationaliser les écoles communautaires dans un programme dénommé programme de nationalisation des écoles communautaires (PRONEC), lequel programme a fait beaucoup d'injustice aux enseignants des anciennes écoles communautaires qui gagnent 13 200 gourdes de salaire, contrairement aux autres enseignants qui gagnent 17 000 gourdes. Comme la loi exige le prélèvement à la source pour tous salariés pour l'impôt sur le revenu, le ministère des Finances ne livre pas de chèques pour ces enseignants. Opérant de préférence un virement sur le compte de la direction départementale qui a pour responsabilité de payer ces enseignants.

Les responsables de la direction départementale font le prélèvement à la source sur le salaire de ces enseignants. Mais cependant, ils n'ont jamais reversé cet argent à la DGI. Je parle de 45 directeurs d'écoles dont 27 740 gourdes sont prélevées sur leur salaire annuel. 421 professeurs dont 11 900 gourdes sont prélevées de leur salaire annuel et 90 gardiens et ménagères avec un prélèvement annuel de 10 800 gourdes pour un total de 7 2057 900 gourdes détournées chaque année par les responsables de la direction départementale pour payer son patron politique, mais aussi le ministre pour conserver son emploi. Dernièrement, pour renouveler leur contrat, l'OMRH a demandé la déclaration définitive d'impôt, ces professeurs ont dû payer eux même l'intégralité de l'impôt. Car la direction départementale n'a jamais reversé cet argent. Non seulement, ils sont sous payés et toujours en retard, ils étaient obligés de payer avec leurs propres moyens pour obtenir la déclaration définitive d'impôt sur le revenu. En ce sens, nous dénonçons des actes de corruptions, de gabegie administrative et de détournement de fonds. C'est pourquoi la plateforme compte écrire à partir de la semaine prochaine la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif et le directeur général de l'ULCC pour solliciter une enquête sur de nombreux cas par exemple le dossier de l'argent PSUGO. Car ceci est la face cachée de l'iceberg », a-t-il affirmé

Il a ajouté : « nous avions eu un entretien avec les enseignants du PRONEC qui nous ont donné ces informations. Nous dénonçons aujourd'hui ces actes. Nous parlons bien évidemment de plus de 7 millions de gourdes par an. Vous pouvez calculer le montant que cela fait pendant les quatre ans de Écol Renois à la tête de la Direction départementale. Nous demandons l'application de la loi pour mettre en prison les coupables », t-il conclu.

Ils ont aussi posé le problème de l'augmentation salariale, de la couverture d'assurance pour les enseignants et de la grille salariale. Pour eux, les responsables du système éducatif ont jusqu'au premier mars pour répondre à ces exigences. Passé ce délai, ils ne seront pas responsables de nouveaux blocages et prévoient l'arrêt des cours dans les écoles dans le département.

Lesly Succès

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