Gonaïves : l’opposition radicale prône la table rase

Neuf jours après le constat, par tweet, de la caducité du Parlement par le président de la République en la circonstance, le débat semble être épuisé et définitivement fermé dans le camp des organisations politiques et de la société civile de la ville des Gonaïves. L’opposition n’entend ni appuyer ni relayer les actions des sénateurs s’estimant victimes d’arbitraire.

Les recours en justice et ceux déposés auprès de différentes associations de parlementaires étrangers n’ont pas encore donné de résultats. Malgré, plusieurs sénateurs plaignants ont été vus au Sénat de la République ce lundi. Entre temps, le débat sur la légalité ou pas, laisse les acteurs politiques de l’opposition aux Gonaïves dans l’indifférence la plus totale.

Contacté par Le National, Raphaël Clavanet Marado, l’un des chefs de file des mouvements de protestations antigouvernementales aux Gonaïves a affiché sa distance par rapport aux démarches des parlementaires en réclamant de préférence une solution tabula rasa: « normalement, au niveau de l’opposition radicale nous n’allons pas rentrer dans la querelle pour la question de mandat ou du moins aider des sénateurs dans cette bataille. Nous voulons suggérer de préférence à ces sénateurs de mener une bataille technique pour faire respecter la loi s’ils estiment que leur mandat s’achèvera le deuxième lundi de mois de janvier 2022. D’ailleurs, nous aussi nous avons constaté que leur mandat est bel et bien achevé si l’on se réfère au décret électoral de 2015. Cependant, nous restons cohérents à notre position qui est [tabula rasa] parce que nous avions toujours exigé la démission du président Jovenel ainsi que des parlementaires. Mais nous avions souhaité , en premier lieu, la démission du président de la République. Étant donné que Jovenel ne remet pas encore sa démission, si aujourd’hui, au Parlement, il y a certains sénateurs absents. Nous n’avons pas de commentaires à faire. Puisque nous étions en désaccord avec l’existence du Parlement. Nous restons en cohérence avec notre idée. Cependant, nous n’allons pas empêcher à ces sénateurs qui estiment que leurs droits ont été violés de faire ce que de droit par-devant les autorités compétentes pour se défendre », a-t-il avancé.

Mais ce n’est pas tout, insiste-t-il. Le leader souhaite le renvoi de tous les représentants de ce système politique. « La volonté de la population est claire, elle veut une table rase pour installer une transition de rupture de 3 ans afin de réorienter le pays sur le plan social, économique et politique. C’est la position de la population et c’est cette position qu’elle défend. Pour la mobilisation, je pense qu’au moment opportun qu’elle va être relancée toujours dans l’objectif d’exiger la démission du président. Et, à partir de la démission de Jovenel Moïse, il n’y aura pas de Parlement. C’est pourquoi nous ne réagissons pas dans ce dossier. Car, nous savons que le destin du Parlement est lié à Jovenel Moïse. Sa démission engendra le dysfonctionnement du Parlement. Il faut dire que le travail des sénateurs n’avait aucune importance pour nous. Il est vrai que certains d’entre eux font partie de la branche institutionnelle de l’opposition, mais cela ne doit pas les empêcher de mener leur combat. Au contraire, ils doivent continuer à manifester au côté de la population ».
À noter que les toutes activités fonctionnent normalement dans la cité de l’Indépendance depuis l’annonce de reprise faite par les membres de l’opposition.

Lesly SUCCÈS
 

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