Fin de la 50e : énième échec de l’opposition politique

L’opposition avait juré d’empêcher au chef de l’État de diriger le pays par décret au lendemain du 13 janvier 2020. Avant cette date, il aurait déjà quitté le pouvoir, avaient promis les dirigeants de ce bloc politique hostile à l’exécutif. Sans surprise, le Parlement est dysfonctionnel, le président, libre de tout marquage, n’a fait que constater ce vide institutionnel. L’opposition, quant à elle, assiste bredouille son énième échec.

S’il y a une chose que l’opposition politique est arrivée à bien faire, durant les deux ans de résistance anti-gouvernementale, c’est de retarder tout processus enclenché par le pouvoir à travers des manifestations à répétition, des dénonciations de toutes sortes, mais aussi un interminable dilatoire politique. Sous la base de fausses promesses, elle parvenait, même par intermittence, à grappiller une certaine confiance populaire qu’elle n’a pas su utiliser à bon escient. Pour l’heure, elle est discréditée au point même de, comme tout le monde, constater la fin de la cinquantième législature offrant la possibilité au chef de l’État de diriger le pays par décret.

Aujourd’hui, le président de la République a les coudées franches pour travailler sans être gêné par un Parlement. Un point de vue rejeté d’un revers de main par les protagonistes de l’opposition qui faisaient croire que Jovenel Moise serait dans l’impossibilité non seulement de renvoyer le Parlement, de monter un gouvernement, mais encore, de se maintenir au pouvoir jusqu’au deuxième lundi de janvier 2020.

Les radicaux de l’opposition ont tout essayé. Mais, depuis le mois de décembre, la pression a chuté. Des discours insensés et contradictoires et la sensation d’une opposition en passe de s’autodechirer sont entre autres faits a éclaboussé la précaire image de l’opposition, vraisemblablement en faiblesse. L’accord de Marriott demeure lettre morte et l’opposition a fait semblant de ne pas voir venir le 13 janvier. Peut-être, croit l’opinion une mise en scène planifiée par les deux extrêmes qui profitent de la population pour satisfaire leurs intérêts mesquins.

C’est en effet un échec en plus dans la bataille. Un arrangement de trop, juge des observateurs. Quel que soit le jugement porté, un fait est que l’opposition a échoué dans toutes ses tentatives depuis les événements des 6 et 7 juillet 2018 jusqu’au 13 janvier 2020. La population a vécu des jours sombres, prise dans l’étau de deux positions divergentes.

Pour l’heure rien ne va. Les turbulences ont cessé. Jovenel a dorénavant la voie libre. Les chefs de file de l’opposition vont devoir repenser les stratégies. Vu la conjoncture, il faut soit cohabitation politique au risque de voir resurgir un nouveau ras-le-bol populaire. Quant au gouvernement de transition, personne n’en parle. Le processus selon toute vraisemblance est bloqué et les moyens d’évincer Jovenel Moïse du pouvoir sont de plus en plus improbables.

Daniel Sévère

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