Léogâne : reprise en grande pompe des activités scolaires

Perturbées pendant l’intégralité du premier trimestre, les activités scolaires sont reprises dans la cité d’Anacaona. Pour cette première journée, la joie des scolarisés était à son comble.

Cette année, l’ouverture du deuxième trimestre de l’année académique est particulière. En effet, elle représente le premier jour de classe de l’année académique en cours pour certains, et la chance de regagner les salles pour d’autres à la suite d’un trimestre totalement gaspillé par des turbulences politiques de toutes sortes. C’est probablement le cas sur la quasi-totalité du département de l’Ouest, et certains autres qui se sont élevés dans la lutte contre le pouvoir, radicalisée en septembre dernier.

À Léogâne, c’est à peu près une fête pour certains élèves et parents rencontrés. Depuis tôt dans la matinée, les rues, contrairement à ce qui se passe d’ordinaire, étaient actives. Des élèves en uniforme empruntaient déjà les routes de l’école. Des parents vigilants sont sortis accompagner leurs enfants. Quant au commerce, les marchands jonchent de très tôt les trottoirs et les cours de certains centres scolaires.

Aucune institution scolaire n’a gardé fermées ses portes. Dans certains établissements, dont le lycée Anacaona de Léogâne, l’école nationale mixte et les écoles congréganistes, le personnel a fait le déplacement pour souhaiter la bienvenue aux élèves contraints de rentrer en vacances deux semaines après le lancement de l’année 2019-2020.

Des regrets et des souhaits

Questionnés par le journal, les répondants se sont montrés euphoriques. Suivant l’intention de leurs réactions, l’inédite crise de septembre n’était autre qu’un coup de poignard à la gorge. « C’est dur de perdre une année complète dans sa vie à cause des acteurs politiques qui, en réalité, ne recherchent que de la satisfaction personnelle et mesquine. J’ai eu grand-peur pour les activités durant toute l’année académique en cours » ,crache une élève du NSII du lycée Anacaona. « Nous avons tous compris que l’éducation de la jeunesse haïtienne est le cadet des soucis des protagonistes politiques. En vue de satisfaire leurs viles velléités, ils n’ont hésité, même pas une seconde, à nous utiliser. C’est un acte affreux et criminel », a ajouté un autre qui se montrait particulièrement remonté contre les responsables de l’opposition.

Si les élèves se formulent des vœux hasardeux sur les jours de classe restante, les professeurs, grandes victimes du mouvement pays lock, eux n’espèrent aucune autre perturbation. De leur avis, il serait plus humain de la part des politiques s’ils envisageaient de laisser en dehors de la mêlée le système éducatif. Généralement, en désaccord avec le ministre, Pierre Josué Agénor Cadet, les professeurs, cette fois regagnent la ligne du ministre en reprenant son message de toujours, en l’occurrence : cessez d’utiliser les élèves comme bouclier politique. Parallèlement, ils se disent soulager de reprendre travail. C’est en effet les mêmes appréciations pour certains directeurs d’écoles qui ont salué la relance des activités.

Quid des jours futurs ?

Les querelles politiques continuent de pendre sur la tête des élèves comme une épée de Damoclès. Satisfaits de cette accalmie, les acteurs craignent encore que les politiques récidivent. Un doute fondé puisque les anti-pouvoirs ne rêvent d’autres choses que relancer la bataille à l’aube de janvier. S’agissant de la branche de l’opposition léoganaise, elle se dit demeurer attachée à leur revendication. « La mobilisation doit continuer », martèlent-ils.

Daniel Sévère

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