Gonaïves : vers la reprise des activités dans la ville

La ville des Gonaïves se prépare à relancer les activités à partir de ce lundi 6 janvier 2020, après environ cinq mois consécutifs de blocage à tous les niveaux suite au mouvement de revendications antigouvernementales décrété dans la ville depuis la fin du mois d’août. L’annonce a été faite sur le compte tweeter du sénateur Latortue, puis dans une conférence de presse de la Mairie de la ville avant d’être reprise par la Table de concertation puis par l’opposition radicale dans la ville. Un changement de positionnement drastique qui marque une rupture. D’après l’édile de la ville, cette décision fait suite à une série d’échanges réalisés avec différents membres de la communauté.

Après un début d’année marqué principalement par la non-célébration traditionnelle de la Fête de l’Indépendance et du Nouvel An la Cité de l’Indépendance se lance vers la reprise des activités scolaires, universitaires et économiques dans la cité, pour emboiter le pas à la plupart des grandes villes du pays.

« Gonaïviennes, Gonaïviens, je suis fier de votre courage. Le 6 janvier nos enfants iront à l’école, cependant la mobilisation continue chaque week-end. Bonne année de combat. Votre détermination est un exemple, a tweeté le sénateur Latortue. Le Maire de la ville, Neil Latortue, a pour sa part annoncé que des mesures ont été prises pour faciliter la reprise des activités scolaires le mardi 7 janvier 2020.

« Nous avons estimé que les enfants ont besoin d’aller à l’école. En tant que père de famille, et après avoir entendu les doléances d’autres gens, nous avons décidé qu’après les Rois tous les enfants reprendront la route de l’école. Cette décision sera en faveur des deux camps. C’est pourquoi nous avons observé cette trêve. Nous allons nettoyer la ville. Toute la zone commerciale sera nettoyée pour faciliter la reprise des activités. Nous venons de vivre une année 2019 très difficile pour tout le monde, nous faisons ce choix parce que les enfants ne pouvaient pas rester sans aller à l’école. À partir de 7 janvier, tous les enfants doivent retourner à l’école », a indiqué Ti Tchou, l’un des membres influents du mouvement. Une décision qu’il dit appuyer par l’ensemble des militants impliqués dans la lutte. Pour lui, les enfants peuvent aller à l’école sans aucune crainte, car, de leur côté, ils ont pris la décision de laisser fonctionner toutes les institutions. Pour lui, à partir de cette date, si jamais il y a des tirs dans la ville, cela ne viendra pas d’eux, mais de préférence dans d’autres camps qui possèderaient eux aussi des armes illégales.

Quoique très attendue, la décision n’a pas créé un grand enthousiasme dans la population puisque les préparatifs pour la réouverture des classes n’ont été remarqués dans beaucoup d’institutions scolaires de la ville.

Lesly Succès

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