À travers les rues de la capitale et dans diverses villes de province du pays, une rareté des produits pétroliers est constatée. De longues files d'attente sont remarquées au niveau de certaines stations-service. Le président de l'ANAPROSS, Marc André Dériphonse, appelle les dirigeants à établir une stratégie de gestion pour éviter une pénurie brutale du carburant sur le marché. Cependant, certains citoyens se disent inquiets d’une éventuelle augmentation du prix du carburant sur le marché.
Les responsables du terminal de Varreux diffusent régulièrement des informations sur les différentes opérations de livraison de carburant. Durant la journée du 9 avril, un total de 53 camions-citernes avaient été chargés; 183,329 gallons de diesel, 14,600 gallons de kérosène et 184,085 gallons de gazoline. Tandis que pour la journée du 11 avril, 63 camions-citernes avaient laissé le terminal avec une cargaison de
222,575 gallons de diesel, 11,500 gallons de kérosène et 213,110 gallons de gazoline.
Cependant, dans certaines zones, le carburant est difficile à trouver. Certains chauffeurs de taxi-moto et de camionnettes expliquent qu'ils étaient obligés de faire la queue dans de longues files d'attente pour pouvoir acheter un peu de carburant. « Depuis vendredi nous sommes confrontés à ce problème. La majorité des pompes à essence ne livrent pas les produits pétroliers aux consommateurs. Au Centre-ville, aucune des stations-service ne fonctionne. À Pétion-Ville, c'est la même situation », a expliqué l'un d'eux.
Parallèlement, Johnny un chauffeur de transport public, a fait savoir qu'il s'agit d'irresponsabilité des dirigeants et ce sont eux qui sont à la base de ce problème de carburant devenu courant dans le pays. Il estime que le moment n'est pas favorable pour une augmentation de prix des produits pétroliers dans le pays. « Nous avons déjà le problème de la cherté de la vie. Le gouvernement a augmenté récemment le prix du carburant », a-t-il poursuivi.
Cependant, Marc André Deriphonse, le président de l'Association nationale des propriétaires de stations-service, met en cause le conflit en Europe. « À cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, le prix du pétrole a augmenté sur le marché mondial. Pour l'instant les compagnies pétrolières du pays ne sont pas en mesure d'assurer les commandes par faute d'argent. Aucun dialogue n'a été fait entre l'État et les propriétaires des pompes », a-t-il assuré.
Pour faire à ce problème, le dirigeant de l'ANAPROSS conseille aux dirigeants politiques et économiques d'envisager des stratégies en vue de contrôler la distribution ainsi que l'alimentation des produits pétroliers dans le pays. Sinon, il y aura une pénurie brutale de l'essence sur tout le territoire a-t-il affirmé. Par ailleurs, le commerce informel du carburant à travers les rues recommence timidement. Le galon de gazoline se vend à 500 gourdes dans divers lieux de la zone métropolitaine.
Oberde Charles
