Les greffiers haïtiens à nouveau en grève

Depuis le mardi 12 avril 2022, les greffiers des 18 juridictions du pays ont entamé une grève, pour continuer d'exiger l'application de l'Accord de 2017, qui prévoit, entre autres, une augmentation salariale graduelle et le renflouement régulier de la carte de débit mise à leur disposition. Après de nombreuses promesses non tenues du ministre de la Justice et de la Sécurité publique,Me BertoDorce, ils ont décidé d'observer ce débrayage, a fait savoir Me Martin Aîné, président de l'Association nationale des greffiers haïtiens (ANAGH).

Le système judiciaire fait face, en ce moment, à de nombreuses difficultés. Le Palais de justice, situé au boulevard Harry Truman, est pratiquement à l'arrêt en raison de l'insécurité qui prévaut dans cette partie du Centre-ville. De plus les avocats, membres du Barreau de Port-au-Prince, avaient formellement pris la décision, suite à une assemblée nationale, de ne pas se rendre au niveau du Bicentenaire. Une situation que les justiciables paient au prix fort.

Et maintenant, ce sont les greffiers dans tout le pays, qui observent une nouvelle fois un arrêt de travail illimité. Les raisons avancées sont multiples, mais sont axées majoritairement autour de l'entente trouvée avec les autorités du ministère de la Justice en 2017. Avant l'entrée en vigueur de la grève, le titulaire du ministre de la Justice a été informé via une correspondance, mais ce dernier n'a rien fait pour empêcher le blocage de l'appareil judiciaire, indique Me Aîné

Néanmoins, une rencontre a eu lieu entre le directeur général du ministère de la Justice et une délégation de greffiers, mais rien de concluant n'est sortie de cette réunion, déplore-t-il. Martin Ainé condamne le mépris affiché par les responsables. Il en a profité pour dénoncer une disparité existant dans le système. Selon ses déclarations, les greffiers, affectés au ministère de Justice et au Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ), ont un bien meilleur salaire que les autres greffiers du pays, et en plus ils ont droit à une carte de débit. Ce qui, selon lui, témoigne de la mauvaise fois des autorités du pays.

Il convient de rappeler que, d'après le dernier rapport du Réseau national des droits humains, ces tribunaux qui sont totalement paralysés actuellement fonctionnaient dans de mauvaises conditions. Selon un document du RNDDH, (Zoom sur les tribunaux de paix du pays: Enquête du suivi sur l’accessibilité et la disponibilité du service public de justice de proximité) publié le 4 avril 2022, certains parvenaient à garder leurs portes ouvertes grâce aux contributions de quelques greffiers.

 EsdraJeudy

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