La rareté du carburant a grandement impacté le fonctionnement de l'Hôpital Universitaire de La Paix. Selon le directeur exécutif du centre de santé, Paul Junior Fontilus, leur réserve pétrolière est épuisée, ce qui pourrait provoquer un arrêt de travail au niveau du centre dans les prochains jours.
L'Hôpital Universitaire de La Paix est devenu ces derniers mois le centre hospitalier public le plus sollicité dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, suite à la prise en otage de l'Hôpital Universitaire d'État d'Haïti, la fermeture de nombreux hôpitaux publics et privés suite à des scènes de pillage ou d'incendie, ou du moins en raison de l'impossibilité des patients d'accéder à des centres de santé.
Chaque jour, l'affluence continue de grossir à l'entrée principale du centre et devant chaque service, on peut remarquer une foule en liesse de patients qui essaient de consulter le personnel médical. Le service d'urgence tout comme les autres salles de soins sont remplis de malades, sans compter les patients installés sur les chaises, les murs et même le sol.
«Tous nos services sont presque saturés, nous sommes l'unique centre hospitalier public de la région métropolitaine de Port-au-Prince qui continue à desservir la population. Nous essayons de tenir le coup jusqu'à présent grâce au soutien du bureau central et des autres partenaires du Ministère de la Santé Publique et de la Population, mais nous ne savons pas jusqu'où nous pourrons tenir parce que le centre est dépassé par les demandes», a déclaré le Dr Paul Junior Fontilus.
Le professionnel de la santé informe que l'institution sanitaire a déjà prodigué des soins de santé à plus de 210 blessés par balles du 29 février au 22 avril 2024, sans compter les accidents de circulation, les accouchements, les césariennes et les autres cas de maladies graves et modérées.
Cependant, le Dr Fontilus redoute que la crise du carburant provoquée par le blocage des routes menant au terminal de Varreux et celui de la Caribbean Port Services par les groupes armés n'occasionne un éventuel arrêt de travail de l'institution. «Nous sommes reconnaissants du fait que le Fonds d'Assistance Économique et Sociale (FAES) ait eu l'amabilité de nous faire don d’une génératrice qui nous a permis de renforcer la capacité énergétique de l'hôpital, mais malheureusement, nous n'avons presque plus la possibilité de l'alimenter. Notre réserve de carburant pourrait tenir entre un jour et un jour et demi», annonce-t-il.
En ce sens, le Dr Fontilus lance un appel de soutien à toutes les instances concernées pour les aider à remplir leur réserve de carburant afin qu'ils puissent garantir la continuité des soins et pouvoir accueillir de nouveaux cas. De plus, il appelle à une meilleure compréhension et collaboration de la police pour que l'hôpital puisse continuer à assurer ses responsabilités.
Sheelove Semexant
