La misère au cœur du quotidien des Haïtiens

Progressivement, la situation économique et humanitaire de la population se détériore. Le manque d'une alternative de production et d'investissement de la part des acteurs conduit la majorité de la population à la misère. Les cas d'insécurité et l'augmentation du taux d'inflation provoquent une baisse du niveau d'achat, réduisent la consommation et occasionnent une perte à tous les niveaux dans les recettes de l'État.

La guerre déclenchée par les gangs de Gran Ravin et de Tibwa qui a provoqué la paralysie totale des activités à l'entrée sud de la capitale a considérablement déstabilisé les conditions de vie des populations de Martissant, de Fontamara, de Carrefour et des quatre départements accessibles par la Nationale #2. Au niveau de ces régions affectées et à la suite des nouvelles stratégies de transport des marchandises, il y a une hausse du prix des produits de consommation et de plus, une limitation à l'accès aux services de base.

Du coup, la péninsule du Sud qui, par son positionnement géographique, propose une pléthore d'activités touristiques qui participent à un élan économique dans le pays, a vu son économie être compressée, suite aux actes d'insécurité intenses répétés à Martissant et par rapport au séisme du 14 août qui a détruit des vies, le bétail et une grande quantité de biens matériels dans 3 départements. 

« Jusqu'ici, rien n'a été fait pour la région sud dont sa reconstruction a été évaluée à plus de 2 milliards de dollars. C'est encore le règne des abris provisoires, du mal-être et des mêmes vulnérabilités qui règnent », a constaté  un entrepreneur. 

Parallèlement, au niveau de la zone métropolitaine, les conditions de vie de la population restent encore sous un joug très précaire. Mis à part le kidnapping, le chômage et la cherté de la vie qui  appauvrissent les familles, la violence des gangs au niveau de diverses régions du pays accable la population. 

Au niveau de La Plaine du Cul-de-sac, la guerre qui oppose les « 400 Mawozo » et les « Chen Mechan » a déjà provoqué plus de 20 morts au sein de la population civile, selon un rapport de la Direction de la protection civile. Par conséquent, plusieurs familles sont obligées de prendre la fuite pour s'échapper à la fureur des gangs sans savoir exactement où aller. « Je me suis déplacé avec un sac à dos. J'ai mis quelques vêtements à l'intérieur, une brosse à dents et quelques autres objets », a expliqué un résident du quartier de Butte Boyer. Les rafales de tirs, l'envahissement des hommes armés dans nos maisons, c'est tout ce drame que nous étions en train de vivre, a-t-il poursuivi. 

Face à cette situation de misère, le chef du gouvernement n'a encore rien prononcé suite aux actes de violence perpétrés à Croix des Bouquets,  Croix des Missions, Shada Butte Boyer, Michaud et les autres zones avoisinantes. 

Dans un tweet de la Primature en date du 26 avril dernier, il est dit écrit que : « le Premier ministre et son gouvernement, conscients des enjeux que représente la question de l’insécurité pour l’avenir du pays, s’activent à prendre le taureau par les cornes en s’attaquant frontalement aux groupes armés ». Cependant,  la situation sécuritaire reste inchangée.

Au milieu de toutes ces tergiversations,  c'est la population qui en paie le prix. En outre, le chômage devient un fait évident. Le blocage du territoire par des groupes armés est accepté au point que le tronçon risqué de Saint-Jude est devenu la route principale pour se rendre dans le sud depuis la capitale et vice versa.

Avec un taux d'inflation à plus de 24% en Haïti et les diverses conséquences de l'insécurité sur l'économie,  l'économiste Michaelle Paraison a souligné que la guerre entre la Russie et l’Ukraine va entraver davantage le commerce international. Donc, l’économie mondiale sera en grande difficulté. Ainsi, on peut s’attendre à une escalade des prix en Haïti.

 

 

Oberde Charles

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