Des organisations syndicales telles que Confédération des travailleurs haïtiens (CTH), la Confédération des travailleurs et des travailleuses des secteurs public et privé (CTSP, la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA) et d’autres structures alliées sont montés au créneau dans une note rendue publique, datée du 3 mai 2022, pour dénoncer la passivité des dirigeants en place, face aux péripéties de la population en raison de la guerre sans pitié que se livrent des groupes armés dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Depuis plusieurs semaines, des centaines de familles des quartiers situés à l’entrée nord de la capitale fuient leurs domiciles pour échapper à la fureur des seigneurs de guerrequi s’affrontent pour le contrôle de territoire. Même les enfants et le vieillard ne sont épargnés, et en face les responsables sont plongés dans un silence complice.
Les structures signataires de cette note se disent indignées par l’ampleur que prend l’insécurité dans le pays. Les malfrats jouissent d’une totale impunité, au point qu’ils annoncent leurs exactions sur les réseaux sociaux et parviennent à passer à l’action sans difficulté, déplorent ces organisations syndicales.
Selon elles, cette situation résulte de l’incompétence et desl’irresponsabilité des autorités.Elles condamnent le fait que les membres du gouvernement continuent de jouir de tous les privilèges et percevoir des salaires exorbitants alors que la situation ne fait que se dégrader.
De plus, les autorités ne font montre d’aucune volonté d’entreprendre des actions visant à améliorer la situation, peut-on lire, toujours dans la note. « L’une des conséquences de cette calamiteuse situation est le fait que les entreprises, se trouvant dans les zones de conflit, sont forcées de fermer leurs portes et la situation des gens qui ne peuvent plus se rendre dans leurs activités génératrices de revenus, notamment les ouvriers », nous dit Dominique St Eloi du CNOHA.
Pour le syndicaliste, cette situation complique davantage la vie de ces gens qui vivaient au jour le jour, l’insécurité a grossi de façon considérable le taux de chômage dans le pays, et si aucune mesure n’est prise pour changer le statu quo, nous courons tout droit vers une catastrophe humanitaire.
Selon lui, les dirigeants devraient profiter du conflit entre l’Ukraine et la Russie pour attirer les entreprises obligées de délocaliser leur activité, en créant des conditions favorables à l’investissement. Il en a profité pour appeler toutes les couches de la société à un éveil national pour combattre l’insécurité.Aux citoyens, il leur demande de se désolidariser des personnes soupçonnées d’être de connivence avec les malfrats qui ne cessent d’endeuiller les familles haïtiennes.
Esdra Jeudy
