HAÏTI/CRISE POLITIQUE

La médiation va de bon train selon la Commission

Dans une note rendue publique le 31 mai dernier, la Commission de médiation a laissé entendre que le processus est sur la bonne voie. Cette structure, constituée de Religions pour la paix-Haïti, de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) et de la Conférence des recteurs et présidents des universités haïtiennes (CORPUHA), informe avoir déjà consulté en ce sens plusieurs partis politiques, et de nombreuses structures évoluant dans différentes sphères de la vie nationale. 

Environ 10 mois, depuis que le pays est plongé dans une situation sans précédent, suite à l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, les institutions à vocation d’assurer la continuité de l’État, en pareil contexte, sont dysfonctionnelles, voire inexistantes. Face à ce vide, des acteurs se sont engagés dans la recherche d’une alternative. Ainsi, plusieurs propositions ont vu le jour.

Mais un autre dilemme a surgi, car il est difficile de mettre ensemble autour d’une table pour parvenir à un accord unique de sortie de crise, d’où la mise sur pied de la Commission de médiation, plusieurs mois après, avec pour mission d’amener les acteurs à discuter ensemble.

Cette structure informe avoir à ce jour, avec l’appui de cinq observateurs de la société civile et de deux rapporteurs professionnels, rencontré le président et des membres du Sénat de la République, cinq regroupements de partis politiques, une quarantaine de partis politiques de toutes tendances, parmi lesquels des signataires des quatre accords politiques. 

Pas moins d’une douzaine d’organisations socio-politiques ont emboîté le pas. Elles ont en effet sollicité et obtenu une rencontre avec la Commission. Des rencontres virtuelles ont eu lieu avec des acteurs de six départements géographiques du pays et deux autres  avec des regroupements d’organisations de la diaspora, dans la perspective de permettre à tous les citoyens de s’exprimer dans le cadre de ces démarches. Les discussions se sont portées sur l’insécurité, les élections, la Constitution, la crise humanitaire et la gouvernance, a fait savoir le comité. 

Malgré toute cette avancée de la Commission, relatée à l’encre forte dans cette note, elle semble cependant être très loin d’un succès, car les porteurs des accords les plus en vue ne lui ont pas déroulé le tapis rouge. En effet les membres du Bureau de suivi de l’Accord de Montana (BSA), qui ont d’ailleurs déjà entamé des pourparlers avec le chef du gouvernement Ariel Henry, dans l’objectif de reprendre le dialogue, ont clairement remis en question, dans leur dernière note, la démarche de cette structure. 

Néanmoins, la Commission dit espérer que les lignes bougent avant la fin du processus, et indique qu’elle est disposée et disponible pour les rencontrer en vue de dégeler la crise politique. Tenant compte des interventions publiques des acteurs, ils sont tous en faveur d’un dialogue, mais considérant les résultats, plus d’un se demande s’ils ne sont pas plus confortables dans leurs positions radicales. 

 

Esdra Jeudy

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES