Une délégation haïtienne rencontre les responsables du GAFI au Nicaragua

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Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) a annoncé, à travers un tweet, la présence d’une délégation haïtienne à Managua, capitale du Nicaragua. Ces membres de la délégation, dont Bertho Dorcé, le ministre de la Justice, Jean Baden Dubois, le gouverneur de la BRH et des cadres de l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF), vont discuter avec des responsables du Groupe d’appui financier (GAFI) autour de la législation haïtienne sur le crime financier et assurer les responsabilités d’Haïti vis-à-vis de l’international.

Haïti est menacé de sanctions financières internationales pour sa mauvaise gestion dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.Les autorités haïtiennes n’ont pas pris du temps pour réagir. « Le pays doit satisfaire les exigences du Groupe d’appui financier  (GAFI), dans le domaine du blanchiment d’argent en particulier pas plus tard qu’en août 2023 », avait expliqué l’économiste Eddy Labossière. En ce sens, le mercredi 7 septembre 2022, une délégation haïtienne composée principalement du ministre de la Justice, Me Bertho Dorcé, du gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Jean Baden Duois et des cadres de l’UCREF ont participé à une séance de travail dans la capitale nicaraguayenne, dans l’objectif de rappeler au GAFI, les lois haïtiennes concernant les crimes financiers, mais aussi débattre sur les exigences internationales face aux différentes menaces de sanctions reposées sur Haïti et rappeler les engagements du pouvoir en place pour sortir le pays de ce carcan.


 

Placé sur la liste  « grise » du Groupe d’appui financier depuis juin 2021, Le pays démontre clairement son incapacité en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ceci dit, les institutions financières du pays, à travers leurs transactions, commettent des crimes financiers graves à tous les niveaux. Depuis,  Haïti est sous une surveillance accrue et cela signifie que les instances concernées doivent s’engager à résoudre rapidement les défaillances stratégiques identifiées dans les délais impartis et peut se voir imposer des contrôles supplémentaires, ont indiqué les responsables du GAFI dans une note datée du 25 juin 2021.


 

Parmi les sanctions les plus sévères que peut connaître le pays, Eddy Labossièrea fait savoir que le GAFI peut retirer Haïti du système financier international. Ainsi,  les transferts d’argent vers Haïti cesseront et l’économie haïtienne subira des pertes énormes, car les transferts de la Diaspora sont très significatifs pour le pays et dépassent de loin les exportations, l’investissement direct étranger et  l’aide internationale. « Pour l’année 2021, les transferts d’argent vers Haïti ont été de 4,3 milliards de dollars américains », a rapporté l’économiste. C’est un flux monétaire très important, a-t-il ajouté. 

 

 

En ce sens, il parait urgent que les autorités haïtiennes fassent prévaloir des lois sur la reddition de compte, mettent sur contrôle les différentes transactions financières sur le territoire et punissent les corrompus afin de prévenir le pays des chaos et sortir la population de cette misère abjecte programmée, a conclu Eddy Labossière en réaction à la décision du GAFI vis-à-vis d’Haïti. 

 

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