Les commerçants de Marché en fer constamment exposés au danger

Les affrontements constants entre les gangs armés opérant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ont des conséquences négatives sur toutes les sphères d’activités dans le pays, notamment le secteur informel. De nombreux commerçants ont fui des zones craignant de faire les frais des conflits armés. C’est la triste réalité des marchands qui fréquentaient le marché en fer, situé au cœur de Port-au-Prince, devenue une zone de tension permanente.

Classé comme l’un des plus importants monuments haïtiens datant de la fin du 19e siècle, le Marché en fer connu aussi sous le nom de marché Hippolyte, est actuellement vidé de toute présence humaine, en raison de l’emprise et des exactions des bandits armés dans la zone. Les centaines de commerçants qui y menaient leurs activités se sont éparpillés dans les rues de la capitale.

 

À la rue des Casernes, au Centre-ville de Port-au-Prince, ils sont des dizaines de petits détaillants à s’y réfugier pour essayer de gagner tant bien que mal leurs vies. À 10 h du matin, ils s’activent, mais les acheteurs sont très peu nombreux. La cause : cette partie de la ville fonctionne sous la férule du groupe criminel dénommé «Chen mechan». À longueur de journée, les bandits font chanter la poudre.

«Les gens fuient cette rue, même si on parvient à étaler nos marchandises, on retourne généralement chez nous bredouilles», a déclaré une vendeuse de légumes assise en plein milieu de la rue,  sous un soleil de plomb espérant l’arrivée d’éventuels clients.

 

Et encore ces anciens marchands du marché Vallières, ne sont pas à l’abri d’une balle perdue  ni de la violence des civils armés. « Nous sommes constamment sur le qui-vive, à cause des tirs sporadiques, de plus il est rare que la journée se termine sans un incident majeur », a fait savoir un jeune homme transport sur ses bras plusieurs lots de sachets noirs en plastique.

 

Quelques instants plus tard, on entend un tir résonner au loin. Une femme, qui revenait de l’endroit concerné, nous informe qu’un homme vient d’être abattu par les malfrats. À ce moment, presque tout le monde a vite fait de laisser l’espace, même une patrouille policière qui était dans les parages a pris la même direction que la foule.« C’est notre lot quotidien», nous dit une femme en marchant très vite avec un paquet de provisions sur sa tête.

 

De nombreux quartiers, notamment dans le département de l’Ouest, sont tombés sous le contrôle total des bandits. La guerre que se livrent ces malfrats en permanence pour le contrôle du territoire ou pour asseoir leur notoriété a plongé des milliers de famille qui vivaient au jour le jour dans l’extrême précarité. Pas moins de 4,7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, selon les dernières données communiquées par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA).

 

Esdra Jeudy 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES