HAÏTI / CRISE

L’intervention militaire reste une solution de dernière heure, selon Emmanuel Dubourg

Les États-Unis disent appuyer les sanctions prises par le gouvernement canadien à l’encontre de certains politiques haïtiens, dont l’ancien président Michel Joseph Martelly, en rapport avec leurs liaisons dans des actes mafieux et pour leurs supports financiers aux gangs armés qui gangrènent le pays. Par ailleurs, le député libéral canadien d’origine haïtienne, Emmanuel Dubourg, dit croire qu’une intervention des forces militaires restera la dernière option, la solution de dernière heure contre la crise socio-économique et politique qui sévit en Haïti à cause des bandes lourdement armées. Ce qui, à son avis, pourrait transformer en massacre à cause des enfants qui font partie des gangs armés.

En effet, « Nous soutenons notre partenaire le Canada qui a imposé des coûts aux individus qui incitent à la violence et aux troubles en Haïti », peut-on lire dans un tweet du département d’État américain en date du 23 novembre 2022. Après les politiques et parlementaires, Hervé Foucand, Gary Bodeau et Rony Célestin, le Canada a fait l’annonce de nouvelles sanctions prises, cette fois, contre l’ancien président de la République d’Haïti, Michel Joseph Martelly et deux anciens Premiers ministres, en l’occurrence Laurent Salvador Lamothe et Jean Henry Céant, le dimanche 20 novembre 2022.

 

Lesquelles sanctions consistent à geler les avoirs de ces derniers au Canada. «  Ces politiques haïtiens utilisent leurs influences et motivent les activités criminelles et supportent financièrement les gangs armés. Ils blanchissent leur argent dans des actes de corruption », a tenu à souligner le gouvernement canadien.

 

Suivant ce qu’a tweeté le département d’État américain, les États-Unis sont reconnaissants envers le leadership du Canada qui incite la communauté internationale à aider le peuple haïtien à trouver une voie à suivre.

 

D’autre part, en ce qui concerne une éventuelle intervention en Haïti, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a demandé, en contrepartie, aux élites politiques haïtiennes de trouver un consensus national.  De son côté, le député canadien d’origine haïtienne, Emmanuel Dubourg, croit qu’une intervention militaire doit être la solution de dernier recours pour aider Haïti à sortir de cette impasse minée par l’hégémonie des gangs armés.

 

Pour Emmanuel Dubourg, la situation socio-économique et politique d’Haïti actuelle devient de plus en plus catastrophique. La population haïtienne fait face à une crise multidimensionnelle. La crise haïtienne est humanitaire, politique, économique et sécuritaire, a-t-il fait savoir. Il estime que la situation en Haïti est au bord d’une explosion.

 

« On doit s’attaquer à cette tempête parfaite. Mais l’État haïtien n’est pas en mesure de faire à toutes ces crises-là en même temps. Le gouvernement canadien est capable de tout, il suffit que les Haïtiens arrivent à se mettre ensemble. La société civile, les politiques et les élites politiques doivent jouer leurs partitions. Sinon, il n’y aura pas réalisation. Ce ne sera pas possible », a déclaré le député canadien d’origine haïtienne. 

 

Parallèlement, le député libéral fédéral de Bourrassa a fait comprendre que les sanctions prises par le Canada s’attaqueront directement au sommet de la pyramide de la criminalité en Haïti. Il a rappelé que les groupes armés qui gangrènent Haïti sont lourdement armés et se multiplient davantage, ce qui ne favorise pas l’intervention parce qu’il y a des enfants en bas âges dans les groupes armés. Il dit croire qu’à l’heure actuelle, cela pourrait transformer en bain de sang. « Le gouvernement canadien a participé à la formation des policiers haïtiens, pourtant bon nombre d’entre eux ont abandonné la Police nationale d’Haïti faute de salaire pour se mettre du côté des gangs armés, a ajouté M. Dubourg.

 

 

Ainsi, de son point de vue, les différentes interventions militaires antérieures sur le sol haïtien avaient rétabli l’ordre pendant un certain temps. « Après le passage des forces militaires en Haïti, la situation s’est toujours de nouveau envenimée à cause de la fragilité des institutions haïtiennes. Les Haïtiens indistinctement doivent contribuer afin de faciliter les choses. Autrement, les mêmes choses vont se répéter. Les Haïtiens doivent recoller les morceaux entre eux », estime le parlementaire canadien d’origine haïtienne.

 

Vladimir Predvil 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES