L’Observatoire haïtien de crimes contre l’humanité (OHCCH) est contre une intervention militaire étrangère en Haïti

L’Observatoire haïtien de crimes contre l’humanité (OHCCH) s’est dit contre une éventuelle intervention militaire étrangère en Haïti, arguant que les précédentes forces n’ont pas aidé réellement à améliorer la situation sécuritaire du pays.

« Nous sommes toujours loin de la stabilité au nom de laquelle ces interventions avaient eu lieu d’être », a fait savoir OHCCH.  Dans une note de presse publiée le 23 nombre 2022 et portant la signature de Mario Joseph.

De plus, OHCCH soutient qu’aucune armée venue de l’extérieur ne peut se substituer aux institutions haïtiennes chargées d’assurer la sécurité, en encore, selon cette structure, elle ne sera pas à même de saisir « les nuances et spécificités des réalités endogènes qui ont fait échouer les précédentes missions de forces étrangères en Haïti ».

 

« En 32 ans d’interventions récurrentes, les conditions de stabilité n’ont pas été créées ; l’accompagnement débile de la Police nationale d’Haïti n’a pas aidé cette institution à devenir plus agile et plus à même de prendre la relève pour faire face aux nouveaux défis de la sécurité avec de nouvelles manifestations, pratiques et stratégies d’organisations criminelles, de bandits, de gangs enfantés par des opérateurs de tous acabits et qui, sur la durée, ont rendu la PNH inopérante », a fait valoir cet organisme. 

 

Toutefois, L’OHCCH estime que des réformes en profondeur doivent être opérées en Haïti pour rendre ses institutions sécuritaires plus efficaces et capables d’apporter des réponses appropriées au phénomène de l’insécurité dans tous ses aspects.

 

« La coopération internationale et des formations et entraînements sur place ou à l’étranger peuvent être mis à contribution pour prendre les meilleures options de formation de nos forces de sécurité en vue de réponses efficaces à la prolifération d’un banditisme à multiples têtes. Mais en aucun cas, les forces d’intervention ne doivent pas remplacer les institutions nationales », ajoute l’OHCCH.

 

Par ailleurs, l’observatoire indique que les interventions étrangères n’arrivent jamais seules. Elles apportent son lot de problèmes notamment des épidémies et des situations d’abus sexuels sur les femmes, les enfants et sur les groupes les plus vulnérables des sociétés où ces interventions ont eu lieu.

 

« La présence des forces multinationales en Haïti a produit ces genres de situations génératrices de vices et des agressions de toutes sortes sur mineurs ou sur des adultes des deux sexes. Haïti, jusqu’en 2010, a été préservé pendant plus de deux siècles du fléau du choléra, jusqu’à ce qu’un contingent népalais de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTHA) l’ait malencontreusement introduit sur notre territoire », rappelle l’observatoire. 

 

En cas d’une nouvelle intervention de forces étrangères sur le territoire, L’Observatoire haïtien des crimes contre l’humanité (OHCCH) garantit qu’il continuera d’assurer son rôle de vigile afin de « documenter toute situation de violation et d’abus que sait engendrer la présence de forces d’occupation ou de mission internationale, quelle que soit leur appellation ».

 

 

Esdra Jeudy 

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