La crise du carburant a de graves conséquences sur les droits fondamentaux des Haïtiens, selon Défenseurs Plus

Le collectif défendant les droits de la personne, Défenseurs Plus, a présenté au public, ce jeudi 24 novembre 2022, un rapport d’observation sur les impacts de la période de crise du carburant sur les droits fondamentaux des Haïtiens et Haïtiennes

La responsable de programme au sein de Défenseurs plus, Chaina Étienne, est revenue sur la crise multidimensionnelle (sociopolitique, économique), ayant pour conséquences une crise sécuritaire chronique qui s’est intensifiée au rythme de la défaillance des structures de l’État.

En effet, cette désintégration des institutions publiques va de pair avec la montée en puissance des bandes armées dans différents départements géographiques du pays, qui a fait plusieurs victimes, dont 100 mille personnes  qui auraient été déplacées depuis juin 2022, en raison des violences.

 Laquelle information avait été relatée dans un communiqué publié par le Bureau du coordonnateur résident des Nations unies en Haïti, le 16 novembre dernier, a fait savoir Mme Étienne.

 

Elle a fait le rappel du blocage du terminal de Varreux par la coalition des gangs de G9 an fanmi et alye dirigés par l’ancien policier Jimmy Cherizier  ou 70 % des produits pétroliers sont stockés. Ce blocage,  selon Défenseur plus, a paralysé presque tous les secteurs d’activités et a aggravé davantage la situation catastrophique des droits de la population.

 

Ce document présente donc un rapport d’observation qui rend compte de l’impact de ce blocage sur les droits humains fondamentaux : société, justice, manifestation, éducation, santé, et migration. Il combine donc des informations en provenance des rapports de monitoring hebdomadaire de Défenseurs plus, à savoir de sources médiatiques, directes et indirectes, des informations des animateurs –trices de terrain directement en contact avec des témoins de plusieurs faits.

Insécurité

Suite à l’augmentation des prix des produits pétroliers, les protestations populaires ont provoqué une paralysie de presque tous les secteurs d’activités du pays.

 

 La situation s’est aggravée à partir du lundi 19 septembre 2022 avec cette démonstration de force de la part des groupes armés, avec une nette augmentation des cas de disparition, d’assassinat, de viol, et de tortures avec aussi des enfants pour victime.  Selon le rapport, les efforts consentis par la Police nationale d’Haïti sont  très limités, car pour seulement le mois le mois d’octobre Défenseurs Plus dit enregistrer environ 67 cas d’assassinat et 47 cas de kidnapping.

Migration

Pendant cette période, poursuit Défenseur plus, la situation migratoire haïtienne n’a pas changé. Des  déportations massives des Haïtiens et Haïtiennes de la République dominicaine ont augmenté.

Selon les chiffres du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), pour le mois de septembre, un total de 12 862 Haïtiens et Haïtiennes ont été rapatriés dont 8711 hommes, 2885 femmes incluant 205 femmes enceintes, 768 garçons et 568 filles.

Au cours des vagues de migration entamées par les Haïtiens/ Haïtiennes fuyant le sol national, plusieurs accidents maritimes ont eu lieu. Le 29 septembre 2022, une pirogue transportant neuf migrants haïtiens sur la rivière Guayambre, au niveau Del paraiso, a fait naufrage à Honduras où  deux d’entre eux ont été portés disparus et le corps inerte d’un enfant âgé de deux ans avait été retrouvé.

Éducation   

Toujours dans la rubrique des impacts de la période de crise du carburant, l’éducation a aussi fait les frais. Si la fin de l’année académique 2021-2022 a été bouleversée par des crises, cette nouvelle année scolaire 2022-2023 n’a même pas débuté, ou  commence timidement.  Le ministre de l’Éducation nationale avait reporté la date d’ouverture des classes, prévue pour le 06 septembre au 3 octobre 2022, en raison o de la crise économique.  Aucune mesure n’avait été prise, afin de garantir une rentrée scolaire en toute sécurité, au contraire, la situation semblait s’aggraver au fur et à mesure que la pénurie du carburant persistait.

Par ailleurs, l’assistant de programme de Défenseur plus, Jensen Leken Dufort, en a profité pour annoncer une campagne d’activisme contre la violence basée sur le genre qui doit démarrer le 25 novembre pour prendre fin le 10 décembre 2022.

 

 En soutien à cette initiative, le collectif Défenseurs plus a présenté un calendrier d’activités ayant rapport à cette campagne ayant pour thème : Tous unis, d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles ». Cette activité doit se dérouler parallèlement à la campagne des 16 jours d’activisme.  

En soutien à la campagne menée à l’échelle du système des Nations unies et au renforcement de l’engagement du grand public, Défenseurs plus, à travers ces activités, espère toucher le plus de monde possible autour de la thématique.

 

Gerard H. Resil        

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