Pour une migration régulière et respectée entre les deux Républiques de l’île

Le Centre de réflexion et de recherche sur la migration et de l’environnement (Cerremen) a organisé ce vendredi 25 novembre 2022 une conférence-débat, dans les locaux de l’Institut d’études et de recherches africaines ( IERAH/ISERSS ), sur la violence faite aux femmes et les actes de répressions que subissent les femmes en République dominicaine. À cet effet, les panélistes appellent les autorités concernées à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que toutes les femmes et les filles haïtiennes puissent vivre décemment dans le pays. Ils appellent également à une franche collaboration entre les deux pays pour une migration sûre et ordonnée pour le respect des migrants.

« Expulsion des migrant-e-s haïtien-nes de la République dominicaine et violence de genre. Quels enjeux pour une migration sûre, ordonnée et régulière ». C’est autour de ce thème que les débats ont été conduits à l’occasion de la Journée internationale des violences contre les femmes.
Pour l’année 2022, elles sont nombreuses, les femmes haïtiennes victimes d’abus, de brutalités de toutes sortes, que ce soit en Haïti ou en République dominicaine.

De nos jours, beaucoup plus de femmes et jeunes filles haïtiennes perdent confiance en elles à cause des abus de maltraitances dont elles ne cessent d’être victimes que ce soit en Haïti ou ailleurs. 


La violence sur le genre peut prendre des formes variées. Elle peut être physique, psychologique et même économique. Aussi, la violence est dans l’ensemble, toutes les inégalités sociales et machistes faites notamment à l’endroit des femmes et filles.

Suivant Collette Lespinasse, militante pour la défense des droits humains,
3781 femmes, parmi lesquelles 675 filles et 266 femmes enceintes, ont été refoulées en Haïti au cours du mois d’octobre 2022 en provenance de la République dominicaine, tandis que plus de 280 femmes enceintes ont été rapatriées pendant les deux premières semaines du mois de novembre 2022.   « 17 novembre 2022, 60 enfants de 0 à 10 ans ont été déportés de Malpasse.  De janvier  à octobre 2022,  environ 10436 migrants ont été expulsés », a déclaré la militante.



Certaines femmes interviewées nous ont fait savoir que les gardes dominicains ne les attendent plus dans les rues. « Ils viennent chez nous en nous réveillant au beau milieu de la nuit, sans nous laisser le temps de prendre même nos papiers les plus importants. Ils nous embarquent avec brutalités pour Haïti ». Une déclaration d’une migrante tirée dans des rapports des organisations de défenses des droits humains, notamment GARR, rapportée par Collette Lespinasse au cours de cette conférence-débat.



Conjointement, lors de cette conférence-débat, le professeur Hans Pierre a attiré l’attention sur les enjeux politiques qui placent les femmes comme un être subalterne. Selon lui, on doit se débarrasser de ces types de discours et de toutes sortes de discriminations à l’endroit des femmes haïtiennes, particulièrement. La lutte pour le renforcement de l’indivisibilité de la femme doit être consolidée.

Il appelle à une collaboration franche entre les deux Républiques de l’île en particulier pour une migration régulière, sûre et organisée. Du même coup, l’ancien responsable à la Faculté des sciences humaines exhorte les autorités concernées à mettre des mécanismes en place afin que les femmes et les filles haïtiennes puissent vivre comme cela se doit dans leur pays.

« L’État doit faire cas des problèmes de la population haïtienne. Il doit documenter le nombre de femmes évoluant en République voisine. Les consulats haïtiens en République dominicaine doivent être plus fermes, les responsables doivent soutenir la communauté haïtienne », ont exhorté les panélistes qui dénoncent les abus faits à l’endroit des familles qui vivent en République. Également, ils plaident pour le respect des accords entre les deux pays pour une bonne organisation de la migration.


« Les autorités concernées doivent garantir les droits fondamentaux de base de tous les citoyens haïtiens. Nous avons besoin des dirigeants responsables pouvant défendre les droits des Haïtiens vivant en Haïti tout comme à l’extérieur du pays », ont conclu les deux intervenants 
 


Vladimir Predvil

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