Défenseurs plus dénonce le laxisme du Gouvernement

La déportation des Haïtiens en République dominicaine, la justice et la crise politique en Haïti sont les points sur lesquels s’est attardé le co-directeur du Défenseur plus, Me Antonal Mortimé, ce 1er décembre lors d’une conférence de presse. Le « Gouvernement haïtien profite de la crise politique du pays pour ne pas organiser les élections démocratiques en vue de consolider leur pouvoir », a déclaré Me Antonal Mortimé.

Le Gouvernement ne se soucie pas des Haïtiens qui se font maltraiter en République dominicaine puis déporter brutalement vers Haïti. Me Antonal Mortimé critique les autorités gouvernementales qui n’ont rien fait pour empêcher les expulsions forcées des compatriotes haïtiens. Des actions contraires à l’accord du 2 décembre 1999 entre les autorités haïtiennes et dominicaines et l’article 22-5 de la Convention américaine ainsi que la Convention des Nations unies relatives aux droits de la femme.

« Plus de 80 000 personnes ont été expulsées lors de ces 4 derniers mois en République dominicaine, délestées de leurs biens. Jusqu’à date les instances concernées n’ont rien fait pour apporter un soutien aux victimes. En effet, elles devraient rentrer en contact avec les compatriotes rapatriés de force ».

 

Selon Me Antonal, les actes d’assassinat, les cas de violence jouent en faveur des dirigeants qui ne veulent toujours pas organiser les élections démocratiques en Haïti, afin de rester à la tête du pouvoir.

 

Entre-temps, la faiblesse judiciaire est provoquée par le Gouvernement qui tient les rênes des trois pouvoirs du pays depuis près de 17 mois, affirme le co-directeur de Défenseur plus qui invite les acteurs politiques à se soulever contre ce régime.

 

Plus loin, Me Antonal Mortimé a fait savoir que, pendant la progression de l’insécurité en Haïti, près de 200 groupes de gangs ont été recensés sur tout le territoire national. Malgré le travail acharné des agents de la police pour suspendre le banditisme, des responsables au sein de l’État en profitent pour réprimer les policiers qui arrêtent des membres de gang. Cette situation empêche la concrétisation des opérations de la Police.

 

«  Pendant la Coupe du monde, un malfrat du groupe gang de Canaan, en revenant du ministère de l'Intérieur, a été stoppé. Des acteurs politiques ont voulu, à tout prix, sanctionner le policier responsable », fait savoir Antonal Mortimé.

 

 La justice haïtienne est affaiblie à cause du dysfonctionnement d’environ 5 parquets sur 18 juridictions dans le pays. Pas de commissaire du gouvernement, absence totale des juges des tribunaux civils. Malgré tout, ils reçoivent leurs salaires mensuels et autres avantages en tant que fonctionnaires judiciaires, poursuit Me Mortimé.

 

La crise politique ne peut être résolue que par les autres acteurs politiques du pays. Certains problèmes sont provoqués par les autorités gouvernementales pour continuer de diriger illégalement le pays.  Sans président de la République, sans Parlement, la gestion du pays se fait en dehors la loi. Un changement de système est espéré par des Haïtiens qui veulent vivre librement, conclut Me Antonal Mortimé, co-directeur de Défenseur plus.

 

Veron Arnault

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