Hommage aux femmes victimes de violences conjugales

L’organisation féministe Marijàn organise deux journées d’exposition d’archives féminicides les jeudi 8 et vendredi 9 décembre, dans ses locaux à Port-au-Prince, pour rendre hommage à toutes les femmes victimes de violences conjugales durant l’année 2022.

Deux jours avant la clôture des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, l’organisme féministe Marijàn expose plus d’une vingtaine de noms de personnes victimes de violences et d’abus sexuels par leurs conjoints ou par d’autres individus. 

 

Lors de la première journée, environ une dizaine de bougies noires et blanches ont été allumées autour de l’écriteau R.I.P (Rest In Peace) dessiné avec des pétales de roses violettes sur le plancher. Aussi, des ballons noirs et blancs et des rideaux violets ont été accrochés aux murs entourant les noms des victimes.

 

Dans son discours d’ouverture, Velphyne Pierre, l’une des membres de l’organisation, a indexé la société patriarcale qui crée des situations d’insécurité et qui ne fait que constater les multiples actes de violence qui vont l’encontre des filles et des femmes. Également, elle soutient que ce type de société fait de la gent féminine la cible principale de toutes formes de violence liées à leur simple condition d’être femme.

 

« Aujourd’hui, l’organisation féministe Marijàn, à l’occasion des 16 jours d’activisme, rend un hommage à ces femmes, ces mères, ces sœurs, ces filles, ces amies qui ont perdu la vie sous les coups de leurs maris, petits amis ; sous les coups d’un inconnu juste pour satisfaire un égo, et faire la démonstration de sa supériorité », a-t-elle martelé. 

 

Elle dit considérer les féminicides au même titre que les autres crimes que connait le pays et dont ces actions doivent être punies. C’est pourquoi la structure rend un hommage en mémoire de toutes ces victimes qui ne réaliseront plus leurs rêves, aux filles que leurs parents ne reverront plus, aux mères qui ont laissé un trou béant dans la vie de leurs fils, aux sœurs qui ne taquineront plus leurs cadets, ou même aînés. « Un hommage à ces femmes dont leur seul crime a été d’être née femme », a-t-elle affirmé. 

 

De son côté, Boutin Johanne, un autre membre de Marijàn, explique qu’au cours de cette première journée, les assistants auront à laisser des mémos à ces femmes, dans lesquels ils noteront des mots qu’ils auraient souhaité leur dire et des conseils qu’ils n’ont pas pu leur prodiguer avant leurs assassinats.

 

Par ailleurs, elle demande aux femmes qui subissent les actes répressifs de la part de leurs maris, leurs conjoints ou des étrangers de ne pas rester les bras croisés en dénonçant les mauvais traitements des agresseurs avant que ces habitudes deviennent banales et les conduisent au cercueil. « denonse bouwo a », a crié Boutin Johanne. 

 

Parallèlement, la féministe appelle les membres de la société à ne plus être complices des malheurs des femmes en aidant les organisations de défense des droits de la femme à combattre les mauvais comportements auxquels elles sont soumises. Surtout, la société doit sensibiliser les victimes et les encourager à porter plainte contre leurs agresseurs.

 

Sheelove Semexant 

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