À l'occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre, le Groupe d'appui au rapatriés et aux réfugiés (GARR) a organisé, ce lundi, une conférence-débat en en vue de sensibiliser les diverses couches de la société autour de la question migratoire et ses diverses conséquences sur les principales structures socio-économiques du pays. Pour cette année, le GARR a enregistré le rapatriement de plus de 140 000 citoyens haïtiens de la République dominicaine vers Haïti. Le responsable de communication de l'organisation, Sam Guillaume, appelle les principaux acteurs de la société à lutter contre les voyages illégaux et instaurer un climat de stabilité sur le territoire.
« Durant cette année, les autorités dominicaines ont multiplié le nombre des déportations des migrants haïtiens vers Haïti. Ils ont fait retourner 142 062 citoyens de leur territoire. 73 380 ont été rapatriés, 56 976 qui sont des retours spontanés, 11 706 qui ont été refoulés. De cet effectif, les agents d'immigration ont déporté 82 886 hommes, 32 568 femmes, 7 305 filles, 8 462 garçons. Les femmes enceintes n'ont pas été épargnées, elles étaient au nombre de 1 463; certaines d'entre elles étaient sur le point d'enfanter », a révélé, responsable de communication de la GARR. Ces déportations ont été réalisées dans des conditions de totale violation des droits de l'homme. Ces migrants ont subi des violences physiques, dont la bastonnade et diverses autres formes de maltraitance, des violences morales et sexuelles à l'encontre des femmes, a poursuivi Sam Guillaume.
Par rapport à l'année dernière, la République dominicaine a durci davantage les réponses de sa politique migratoire à l'égard des citoyens haïtiens. « Malgré les retombées économiques du travail des migrants en terre voisine, ces citoyens sont souvent victimes de diverses sortes d'abus, dont des actes de violence très sévère, de la part des soldats engagés dans le service migratoire dominicain. Qu'ils soient étudiants, touristes, des citoyens pourvus d'un statut légal ou illégal; au moment où ils ont une quelconque ressemblance aux Haïtiens, ils sont exposés à la maltraitance », a souligné M. Guillaume.
À l'occasion de la Journée internationale des migrants, proclamée par l'organisation des Nations unies depuis plus de 20 ans, le GARR a fait réunir ce lundi, des jeunes, des membres d'organisation de droits humains et des gens venus de divers autres secteurs clés de la société pour réfléchir autour de la problématique de la question migratoire en Haïti et les droits des migrants haïtiens dans le monde. Selon M. Guillaume, cette journée est une belle opportunité pour sensibiliser les jeunes autour de la situation des migrants haïtiens à travers le monde. « Les migrants haïtiens sont source de profits pour divers pays de la région et malgré les conventions et traités signés entre Haïti et ces pays, les droits de ces migrants n'ont jamais été respectés. De fait, il convient aux autorités haïtiennes de créer la stabilité, le calme sur le territoire et permettre à chacun de ses fils de vivre en toute confiance ici et pour une garantie de leurs principaux droits fondamentaux », dit-il!
Dans le cadre de cette activité, la militante des droits humains, Colette Lespinasse et le professeur Hancy Pierre ont animé une conférence-débat sur « l'histoire de la migration haïtienne », et autour « des avantages et défis de la migration tant pour le pays d'origine que le pays récepteur ». Le cas de la migration haïtienne vers la République dominicaine a été bien considéré. Des dizaines de gens ont fait le déplacement et une exposition de livres et de documents concernant l'histoire de la migration a été réalisée en l'occasion.
Oberde Charles