Le gouvernement officialise le HCT

C’est désormais officiel, les noms des membres formant le Haut conseil de la transition, conformément à l’accord signé le 21 décembre 2022, ont été publiés le mardi 17 janvier 2023, dans le journal officiel Le Moniteur. Il s’agit de Laurent Saint-Cyr, représentant du secteur économique, Calixte Fleuridor, représentant de la société civile et Mirlande Hyppolite Manigat, pour le secteur politique.

Comme il l’avait annoncé dans son discours à l’occasion de la Fête de l’Indépendance le 1er janvier 2023, le Premier ministre Ariel Henry s’achemine vers l’installation des trois membres du Haut conseil de transition (HCT), qui auront à accompagner le Gouvernement dans certaines prises de décisions selon le « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes ».

 

Toutefois, l’article 3 de cet arrêté, paraphé par tous les ministres du Gouvernement, précise que les membres du HCT « ne sont, ni en droit ni en fait, ordonnateurs et comptables de deniers publics. De ce fait, à la fin de leur prestation pendant la transition, leurs biens ne seront, en aucun cas, grevés d’une hypothèque légale et ils ne sont pas assujettis à l’obtention de la décharge ».

 

Par ailleurs, « l’État met à la disposition du HCT les moyens nécessaires à l’exercice de ses attributions prévues par le Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes du 21 décembre 2022 », stipule le document. 

 

Le gouvernement a publié le 3 janvier dernier, dans le Le Moniteur, le « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes », une décision saluée par la délégation de l’Union européenne. « L’UE et les EM rappellent, dans cette perspective, qu’il n’y a pas d’alternative à la restauration d’institutions démocratiques en Haïti et, par conséquent, à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles de manière à ce qu’en dernière instance la parole soit rendue, dans la paix et la sécurité, au peuple souverain », lit-on dans un communiqué daté du 13 janvier 2023.

 

Lors d’une rencontre ce mardi 17 janvier 2023, l’ambassadeur Léon Charles a présenté au secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, l’Accord du 21 décembre 2022. Au cours de cette réunion, le projet de plan national de sécurité en Haïti a été aussi abordé.

 

Cependant, le document ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la classe politique. Les partis les plus représentatifs du pays fustigent l’initiative, déclarant qu’elle ne vise qu’à renforcer le pouvoir du Premier ministre Ariel Henry. Qui pis est, des structures, dont leurs noms figurent au bas de l’accord, indiquent n’avoir mandaté personne pour les représenter. 

 

En effet, le parti politique Les Engagés pour le développement (EDE) indique n’avoir jamais signé le document alors que le nom du parti se trouve parmi les signataires. « Les amis et petits copains d’Ariel Henry ont mis le nom de EDE parmi les organisations ayant signé “l’Accord” du 21 décembre 2022. Faux! Le parti Les Engagés pour le développement, EDE, n’a signé aucun accord de pacotille entre des copains coquins. Gare aux usurpateurs », a dénoncé Claude Joseph, le numéro un du parti. 

 

 

De son côté, le comité exécutif de l’Association nationale des scouts d’Haïti déclare n’avoir mandaté personne pour parapher le consensus, cette structure dit constater avec stupéfaction qu’un individu répondant au nom de Jean Ronel, qui n’a ni titre ni qualité, a signé l’Accord du 21 décembre.

 

 

« Personne, même pas les plus hauts responsables de l’Association nationale des scouts d’Haïti (ANSH), ne peut engager les scouts d’Haïti dans aucune affaire politique, aucun dossier, aucun regroupement, aucune négociation, aucun projet et dans toute autre chose généralement quelconque à connotation ou à tendance ou à finalité politique », a rappelé les scouts dans une note.

 

Esdra Jeudy

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