HAÏTI/STABILITÉ

Intervention militaire: l'international encore réticent

Suite à la demande du gouvernement haïtien, le Canada a été approché par les États-Unis pour prendre le contrôle d’une éventuelle force étrangère en Haïti. Cependant, le Canada semble ne pas envisager de répondre positivement à la demande du Premier ministre Ariel Henry. Dans une entrevue accordée sur la situation qui prévaut en Haïti, l’ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, Bob Rae, s’est montré sceptique quant aux conséquences d'une force étrangère en Haïti.

« Une intervention militaire majeure en Haïti n'aurait pas d'impact durable », selon Bob Rae, l'ambassadeur du Canada aux Nations unies. Il affirme, en effet,  qu'une intervention militaire étrangère en Haïti aurait peu d'impact à long terme et que les discussions se poursuivent afin de déterminer l'aide qu'Ottawa et ses alliés pourraient offrir pour ramener la paix dans le  pays.

 

Le diplomate soutient qu'entre 1990 et 2000 l'ONU est intervenue militairement plusieurs fois en Haïti, mais cela n'a pas contribué à une stabilité durable. « Nous devons admettre qu'il y a eu une histoire de ce que j'appellerais des interventions militaires à grande échelle qui n'ont pas fonctionné », a déclaré M. Rae.

 

Toutefois, il stipule que les priorités d'Ottawa et de ses partenaires sont la sécurité, la santé publique et la résolution de la situation humanitaire persistante et de l'instabilité politique. « Il doit y avoir un engagement envers la stabilité de la part de tous les principaux partis politiques et de tous les principaux groupes sociaux, politiques et économiques du pays. Et il doit y avoir un processus créé qui mène finalement à une élection et à un gouvernement constitutionnel ».

« Pour avoir une élection, vous devez avoir la sécurité : vous ne pouvez pas avoir des gens qui se font renverser sur le chemin du bureau de vote - ou se faire kidnapper », a-t-il ajouté.

 

Le Canada veut insister sur une approche « dirigée par les Haïtiens », qui prend en compte la sécurité, la politique et le développement, le Canada n’a cependant pas décidé de l’envoi ou non de policiers en Haïti, selon Bob Rae, qui n’a pas voulu discuter les recommandations de sa dernière mission en Haïti en décembre 2022.

 

Le 1er janvier 2023, marquant le 219e anniversaire de l’Indépendance, le Premier ministre Ariel Henry avait multiplié les promesses. Il avait en en effet, déclaré que cette année sera celle de la mise en branle du processus électoral, et que la Police nationale d'Haïti va travailler d'arrache-pied pour rétablir la sécurité sur le territoire dans l'optique de faciliter la concrétisation de cet objectif, hors à maintes reprises la police haïtienne en manque criant de matériel adéquat a montré ses limites face au grand banditisme qui paralyse le pays.

 

Jeudy Esdra

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