Près de 150 cas de viols documentés dans la Grand'Anse en 2022

L’organisation IDETTE-Haïti, basée dans la Grand'Anse a fait le décompte de 149 cas de viols documentés, durant l’année 2022. Les victimes sont majoritairement des mineures, âgées de 3-17 ans et 16 femmes âgées de 18 ans et plus. Cette augmentation de cette catégorie d’infractions est due à la corruption qui règne dans le département, les immunités et l’ensemble des abus d’autorité présents dans le système judiciaire haïtien, a rappelé l’organisation de défense des droits humains.

« Le tout-puissant commissaire du gouvernement a.i de Jérémie, André Mary Pyram, fonctionne sans crainte ni scrupule. Il n’a aucune gêne à violer et bafouer les droits des victimes de viol dans le département de la Grand'Anse, en libérant plus de 50 inculpés de viols sur mineurs en octobre 2022, sans même attendre l’ordonnance du juge instructeur », a indiqué l’organisation IDETTE, dans un rapport en date du 23 janvier 2022. Parallèlement, l’organisation rappelle qu’ils ont dénombré 149 cas de viols documentés (violences sexuelles, séquestrations), dont 131 filles entre 3-17 ans et 16 femmes entre 18 ans et plus, pour l’année 2022. « Une nouvelle année noire pour les violences sexuelles dans le département de la Grand'Anse », ont soulevé les responsables. De fait, en 2021, ils avaient recensé un total de 107 cas de viols.



 

Notamment, l’IDETTE a déjà enregistré 8 cas de viols durant les 15 premiers jours de l’année 2023. « Ces cas, ainsi que les autres, sont documentés par le groupe de travail pour la protection des mineurs (GTPE), une équipe qui est composée de membres de l’Institut du bien-être social (IBESR), de la Brigade de protection des mineurs (BPM), des enquêteurs de l’Office de la protection du citoyen, du ministère de la Condition féminine, de certains tribunaux de paix et du signalement de certains cas par des cellules de protection de l’enfance à base communautaire », a fait savoir l’organisation. La juridiction de Jérémie est l’épicentre de la corruption, les textes de loi sont inapplicables dans le but de soutirer de l’argent ou de satisfaire un clan politique. La banalisation des cas de viol et d’agressions sexuelles sont monnaies courantes dans cette région, ont ajouté les responsables de l’IDETTE.


 

Par rapport à ces dérives de violations des droits de l’homme et la progression des cas de viol dans la région, l’IDETTE alerte les acteurs étatiques et non étatiques vers une plus large implication dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. En ce sens, elle exige pour que cela soit une priorité systématique au niveau de tous les pouvoirs, de concert avec les organisations féminines de façon à instruire et sensibiliser la population locale sur les VBG (violences basées sur le genre), la mise en place d’une commission d’enquête par le CSPJ pour mieux s’informer sur les agissements des acteurs judiciaires, l’établissement à Jérémie du bureau d’assistance légale (BAL)  à Jérémie. Il s’agit également d’organiser des séances de formation bien spécifiques pour les acteurs judiciaires, révèlent-ils. 



 

En effet, l’organisation rappelle qu’il y a un seul juge d’instruction pour les 14 communes du département et il y a un abandon total des textes de loi ratifiés par Haïti dans le cadre de la lutte sur toutes les formes concernant la discrimination, violence et préjugé à l’égard des femmes et des filles. En outre, IDETTE plaide pour une protection égale devant la loi de tous les citoyens et garantir le droit à la vie à tous, en vertu de l’article 276 de la Constitution haïtienne. Donc, les défenseurs des droits humains revendiquent plus de capacités de la part des autorités étatiques pour lutter globalement contre les VBG et donner des réponses appropriées et immédiates, utiliser des stratégies pertinentes aux faits répétés ci-dessus. 


 


 

Oberde Charles

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