Journée internationale de l’éducation : des acteurs s’interrogent autour de ce droit en Haïti

Les Nations unies ont commémoré la cinquième Journée internationale de l’éducation, ce 24 janvier 2023, autour du thème « Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité ». Parallèlement, l’Union des normaliens haïtiens (UNNOH) et l’Association professionnelle des écoles privées (APEP) ont profité de cette occasion pour s’interroger autour de la garantie et l’accès à ce droit en Haïti. Ils appellent l’État à assurer la protection des élèves et permettre à tous les citoyens d’avoir un libre accès à ce droit fondamental qu’est l’éducation.

« Aujourd’hui, 244 millions d’enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l’école et 771 millions d’adultes ne maîtrisent pas les compétences de base en alphabétisation », ont fait savoir les Nations unies. La Journée internationale de l’éducation est une occasion de célébrer le rôle de l’éducation pour la paix et le développement. Sans une éducation inclusive et équitable de qualité et des opportunités tout au long de la vie pour tous, les pays ne parviendront pas à réaliser l’égalité des genres et à briser le cycle de la pauvreté qui laisse de côté des millions d’enfants, de jeunes et d’adultes. L’éducation doit être la priorité pour accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable, dans un contexte mondial de récession, d’inégalités croissantes et de crise climatique, a ajouté l’organisation onusienne. 


 

Dans le cas d’Haïti, Roody Edme, vice-président de l’Association professionnelle des écoles privées (APEP), croit que cette journée devrait être l’occasion pour que l’ensemble des acteurs du système éducatif prenne en compte les diverses considérations autour de l’accès et la garantie de ce droit dans le pays où des établissements éducatifs sont contraints de fermer leurs portes, des élèves perdent tout accès à l’éducation, des enseignants sont obligés de laisser le pays, à cause du climat de l’insécurité, révèle-t-il. « La Journée internationale de l’éducation, instaurée par l’ONU depuis cinq années, est une occasion de plus pour réfléchir au futur de la nation, de voir ensemble que l’éducation est l’un des principaux piliers que nécessite une société pour son développement et sa reconnaissance à l’étranger », a assuré M. Edme.



 

De son côté, Josué Merilien le coordonnateur de l’UNNOH (Union nationale des normaliens haïtiens) se dit consterné par la situation actuelle du pays où une bonne partie de la population est incapable de jouir du droit à l’éducation qui est garanti par des traités et conventions signés par Haïti. « Nous n’avons aucun recours. L’État n’est pas en mesure d’assurer le bon fonctionnement de nos institutions. Des élèves, des professeurs, des professionnels se voient contraints de tout accès à leur droit à l’éducation, l’insécurité est désormais, le principal obstacle qui empêche la population de vivre. Le ministre de l’Éducation nationale continue avec ses discours, sans rien faire de concret pour le secteur », assure-t-il.



 

Selon Josué Mérilien, la situation de l’éducation est de plus en plus inquiétante et les autorités n’ont rien fait pour donner une réponse pouvant soulager les conditions de vie de la population. « La part du budget destinée à l’éducation a été de 17 %, aujourd’hui, elle est passée à 11 %. On est pessimiste par rapport aux agissements de ce gouvernement pour une éducation de qualité », soutient-il. En outre, le professeur laisse croire que le système a besoin d’un changement profond dans toute son intégralité. Pour sa part, M. Edme appelle au respect du droit à l’éducation. 

 

 

Oberde Charles 

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