HAÏTI / POLITIQUE

«Le HCT ne détient aucun pouvoir», selon la POHDH

La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains ( POHDH), dans une note en date du 24 janvier 2023, a pris position concernant l’Accord du 21 décembre 2022 et le Haut conseil de transition ( HCT), ayant comme membres : Mirlande Hyppolite Manigat, Laurent Saint-Cyr, Calixte Fleuridor. Cette plateforme des droits humains dit estimer que ledit conseil de transition ne rassure, non seulement il n’a aucun pouvoir et  les membres n’ont pas été choisis par les principales forces vives de la nation haïtienne. Pour la POHDH, seul un vrai consensus peut aider Haïti  de sortir de cette situation indescriptible. 

 

« Sans consensus, il n’y aura pas de CEP crédible capable d’organiser des élections démocratiques et transparentes mobilisant une participation populaire significative. » 

 

En effet, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) a dénoncé  la publication dans le journal officiel de la République d’Haïti, Le Moniteur,  le 11 janvier 2023 de l’accord du 21 décembre 2022 intitulé Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes. Du même coup, les responsables du POHDH critiquent l’arrêté du 17 janvier 2023 portant création du Haut conseil de transition (HCT). D’après  cette structure, ces décisions du Premier ministre Ariel Henry traduisent son mépris vis-à-vis de la grande majorité des acteurs politiques et sociaux qui sont contre sa démarche  non consensuelle.

 

D’après les déclarations de cette plateforme, le Haut conseil de transition issu de l’accord dit inclusif ne détient aucun pouvoir décisionnel et ses membres n’ont pas été désignés par les principales forces vives de la nation. « L’article 8 de cet accord ainsi stipulé : le Haut conseil de transition se réunit régulièrement, en session ordinaire et, au moins une fois par mois, avec le Premier ministre. Toutes ses décisions sont prises par consensus ou à défaut, par vote à majorité simple. Celles-ci sont transmises, sous forme de résolutions, au Conseil des ministres via le Premier ministre. Les membres du HTC participent au conseil des ministres sans voix délibérative, ce qui laisse entrevoir que le Haut conseil de transition vient tout simplement renforcer le pouvoir quasi absolu du Premier ministre de facto », ont relaté les responsables de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains dans leur communiqué.

 

Parallèlement, la POHDH dit s’étonner de la déclaration de l’Union européenne en date du 13 janvier 2023,  appelant à la mise en œuvre de ce soi-disant accord inclusif en ignorant l’opacité la plus totale dans laquelle ledit accord a été négocié et au mépris des contestations de nombreux et importants acteurs politiques et sociaux dans le pays. Pour les membres dudit organisme, cette position de l’Union européenne ne fera que renforcer les dérives autocratiques et, par conséquent, contre-productives à la recherche d’un véritable accord négocié et consensuel de sortie de crise. 

 

En outre, cet organisme de défense des droits humains  dit croire que cet accord, signé par des acteurs liés dans leur grande majorité au gouvernement d’Ariel Henry, répond principalement à l’objectif de renouveler l’équipe au pouvoir étant donné l’expiration de l’accord du 11 septembre 2021. Ce qui, suivant cette structure, signifie que l’Accord du 21 décembre 2022 n’est que le  prolongement de celui du 11 septembre 2021. « Ledit accord inclusif a été élaboré dans la plus grande opacité. Il s’inscrit dans le cadre d’une manœuvre politicienne qui risque d’empirer la situation de crise déjà d’une exceptionnelle gravité. »,

 

Le Haut conseil de transition (HCT) sera hébergé dans les locaux du ministère du Commerce et  de l’Industrie, ce, suivant ce qu’ont indiqué les responsables dudit ministère. Toutefois, en ce qui concerne l’Accord du 21 décembre, les membres du POHDH ont fait savoir que dans la liste des signataires dudit accord politique dit inclusif, il y a un nombre significatif d’acteurs dont leur identité a été usurpée ou qui sont dépourvus de toute réelle existence sociale ou politique. Ainsi, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains plaide pour un vrai compromis entre tous les acteurs clés de la nation haïtienne.

 

Vladimir Predvil 

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