La décote de la gourde persiste

Du taux de référence de la Banque de la République d'Haïti pour ce jeudi 2 février, un dollar américain équivaut à 148,81 gourdes. Des facteurs externes, tels l'inflation qui touche le marché américain et la diminution des transferts de la diaspora vers Haïti sont du nombre des causes explicatives de cette situation sur le marché local. D'autres facteurs, comme l'insécurité qui limite les transactions sur le marché local, contribuent énormément à cette fluctuation du taux des changes et provoque une persistante rareté du dollar américain sur le marché, a soulevé l'économiste Joseph Harold Pierre.

Il n'y a pas un taux fixe du dollar américain dans l'économie. Les banques commerciales, qui gèrent une bonne partie des transferts, limitent assez souvent les transactions des clients. Parfois, on limite les retraits journaliers, vu la rareté du dollar connue sur le marché. Selon l'économiste Joseph Harold Pierre, ce manque du dollar est dû à la dégradation du climat sécuritaire du pays, qui limite de plus en plus la circulation des personnes, les exportations et divers autres secteurs pouvant accorder de très grands profits à l'économie. 


 

En effet, la Banque centrale est quasiment inexistante à travers les grandes décisions qui pourraient conduire à une stabilité du dollar sur le marché. Au cours de l'année précédente, près de 560 millions de dollars avaient été injectés. Par contre, avec un taux de change en variation continue, la monnaie locale ne cesse de se déprécier. En février 2022, il a fallu 102,09 gourdes pour un dollar, alors qu'à cette même période de l'année 2023, il faut 148,81 gourdes pour un dollar. Avec un dollar de plus en plus rare ces derniers temps, les entreprises et le marché informel fixent le taux à plus de 160 gourdes, ce qui provoque de grandes frustrations de la part des clients des maisons de transfert, qui reçoivent les montants en gourdes alors qu'ils paient par rapport à un taux beaucoup trop élevé dans les entreprises ou du moins, lorsqu'ils se trouvent dans l'obligation de racheter le dollar.


 

Parallèlement, l'économiste Joseph Harold Pierre soulève le fait qu'une bonne partie des dollars qu'Haïti devrait récupérer dans les transferts d'argent sont allés directement vers la République dominicaine où le nombre des personnes, qui laissent le pays pour fuir l'insécurité, continue de grossir. « Près d'un demi-million», d'après les derniers chiffres du Bureau dominicain des statistiques.  Entre autres, l'économiste soutient que la crise sociopolitique et sécuritaire que fait face le pays durant ces deux dernières années a davantage compliqué le sort de la production nationale, qui pourrait de toute part, contribuer à une appréciation de la monnaie locale.


 

En revanche, pessimiste par rapport à une réponse immédiate de la part des différents acteurs économiques, l'économiste soutient que les promesses d'argent du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement pourraient faciliter à améliorer les conditions de vie de la population, si la dépense de ces argents est orientée dans des projets prioritaires au développement. De ce fait, il appelle la Banque centrale et le Gouvernement à prendre leurs responsabilités afin de parvenir à une bonne gestion de ces aides.


 

Oberde Charles

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