HAÏTI / INSÉCURITÉ

64 personnes ont été assassinées durant le mois de janvier 2023, selon L’ORDEDH

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L’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH), dans son dernier rapport partiel concernant l'insécurité qui mine le pays, a fait état de 64 personnes tuées par balle, contre 52 en janvier 2022, du 1er au 31 janvier 2023, parmi lesquelles, 18 policiers. À cet effet, l'ORDEDH plaide pour le respect du droit à la vie en Haïti. « Toute personne a droit au respect de sa vie. Ce droit doit être protégé par la loi, et en général à partir de la conception. Nul ne peut être privé arbitrairement de la vie », peut-on lire dans le rapport de l’ORDEDH daté du 1er février 2023 sur les cas de meurtres en ce début de l’année 2023.

En effet, le rapport de l’Ordre des défenseurs des droits humains a signalé que le 26 janvier 2023, seize détenus ont été tués aux Gonaïves lors des mouvements de protestation organisés par des policiers pour dénoncer l'assassinat de sept agents de l'UDMO par des gangs dans la commune de Liancourt. Parallèlement, le 27 janvier 2023, le militant du parti politique Pitit Desalin, Mackendy d'Haïti a été assassiné à Léogane, localité Dufort, par des individus armés. Le 30 janvier 2023, Isaac Louivil, employé de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement (DINEPA), a été tué par balle à Pétion-Ville. Et le 31 janvier 2023, deux jeunes garçons tués à Delmas 60, tels sont entre autres les cas de meurtres relevés par l’ORDEDH pour le mois de janvier 2023.

 

Suivant l’Ordre des défenseurs des droits humains, depuis l’arrivée du Premier ministre Ariel Henry au pouvoir, Haïti fait partie des pays où le taux de criminalité et de violence est le plus élevé dans le monde.  De plus, au sein de la population, ce sont les jeunes qui en ont souffert le plus, que ce soient en tant que victimes ou en tant qu’auteurs de crimes, a tenu à indiquer cette structure qui se donne pour mission de défendre les marginaux. Elle  a aussi souligné que c'est pour la première fois, et, ce, depuis des décennies, en Haïti, la délinquance a remplacé le chômage comme l'une des plus grandes préoccupations de la population. 

 

« Le pouvoir judiciaire, les commissaires du gouvernement, les forces de sécurité et le système carcéral n'ont pas développé les capacités nécessaires afin d’apporter une réponse efficace au moyen d'action, de prévention et de répression légitime de la criminalité et de la violence », ont déploré les responsables de cet organisme.

 

Par ailleurs, l'Ordre des défenseurs des droits humains a laissé entendre que la sécurité citoyenne est menacée chaque fois que les autorités étatiques ne s'acquittent pas de leur fonction de fournir une protection contre la criminalité et la violence. De ce fait, selon ladite organisation, cela provoque toujours une rupture relationnelle entre les gouvernants et les gouvernés. Pour ainsi dire, les membres de ladite organisation ont déclaré qu'une politique publique ne peut être pleinement comprise sans qu’elle n’ait un rapport concret avec les droits humains. 

 

« Le but des politiques publiques est d'assurer que ces droits se concrétisent sur les plans normatifs et opérationnels ainsi que dans les pratiques des institutions et des agents de l'État. Elles doivent également aborder les causes de la criminalité et de la violence », ont-ils expliqué.

 

En ce sens, l’ORDEDH préconise pour que l’État, à travers ses institutions de sécurité, soit plus présent dans les rues de la zone métropolitaine y compris dans les grandes villes du pays. Que la présence des agents de la Police nationale d’Haïti se fait sentir dans les points fixes, et dans les zones frontalières, soutient l’Ordre des défenseurs des droits humains dans son rapport concernant le bilan partiel des cas de meurtres pour le mois de janvier 2023.

 

Obligations de l’État

Au fait, les membres de cet organisme ont relaté que les obligations de l’État, en ce qui concerne la sécurité citoyenne, incluent aussi le droit aux garanties judiciaires et à la protection judiciaire,  le droit à la vie privée ainsi que le droit à la protection de l'honneur et de la dignité de la personne,  le droit à la liberté d’expression, le droit de réunion et d’association et le droit de participation aux affaires publiques. Dans un sens plus large, la sécurité citoyenne peut aussi incorporer des mesures de garantie des droits à l'éducation, à la protection de la santé, à la sécurité sociale et au travail, et tant d’autres. 

 

« Les obligations positives assumées par l’État exigent des politiques publiques relatives à la sécurité citoyenne qui envisage, à titre prioritaire, le fonctionnement d'une structure institutionnelle efficace garantissant à la population l’exercice des droits humains en relation avec la prévention et le contrôle de la violence et de la criminalité. Dans ce contexte, [l’organisation] s’inquiète des déficiences historiques auxquelles s'est heurtée la région par le passé dans la création d'un ensemble d’institutions favorables à une gestion adéquate de l'État dans ce domaine », lit-on dans le dernier rapport de l’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH)

 

Vladimir Predvil 

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