L’international discute sur la situation d’Haïti

L’Organisation des États américains (OEA) a organisé, ce mercredi 15 mars, par l’entremise d’une commission créée en février dernier, une nouvelle rencontre sur la situation haïtienne. La crise sécuritaire aggravée par les exactions de toutes sortes des bandes armées, l’envoi d’une intervention militaire étrangère, la crise humanitaire qui touche près de 50 % de la population sont entre autres points abordés au cours de cette réunion à laquelle ont participé Jean Victor Geneus, le ministre haïtien des Affaires étrangères et Mirlande Manigat, la présidente du Haut conseil de transition. 

 

« L’heure est à l’action », a déclaré avec insistance le ministre haïtien Jean Victor Geneus, le ministre haïtien des Affaires étrangères au tout début de son intervention. Le diplomate s’est montré très inquiet, il indique que la situation a atteint son paroxysme, et plaide vivement en faveur de la résolution de la crise sécuritaire au plus vite pour éviter au pays le pire. 

 

Le chancelier a fait l’énumération des différentes exactions que multiplient les groupes armés sur le territoire à savoir le kidnapping, le viol,  le vol, meurtre,  et des affrontements à répétition qui donne lieu à des déplacements massifs de la population. Il précise en ce sens que le rétablissement de la sécurité est la priorité du gouvernement haïtien, et renouvelle la demande relative à l’envoi au pays d’une force militaire étrangère en soutien à la Police nationale, dépassée par la conjoncture,  tout en soulignant qu’en fonction de la situation Haïti représente une menace actuellement pour les autres pays de la région. 

 

Plus loin, M. Geneus, évoque la nomination par le gouvernement et l’installation de huit nouveaux juges à la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire du pays comme une avancée significative qui conduira à la mise en place d’un conseil électoral provisoire, dans la perspective d’organiser des élections pour renouveler le personnel politique. 

 

La présidente du Haut conseil de transition (HCT), Mirlande Manigat,  a réitéré la volonté des trois membres formant cette structure à travailler afin de résoudre la crise multidimensionnelle. Cependant, elle informe que le HCT est confronté à un manque de matériel et de personnel, ce qui impacte son fonctionnement. Néanmoins elle s’est félicitée de l’installation des juges à la Cour de cassation qui est un pas, selon elle, dans la bonne  direction. 

 

Mme Manigat attire l’attention des représentants des pays membres sur la nécessité que la crise sécuritaire soit résolue,  pour permettre au HCT de remplir convenablement les missions qui lui ont été assignées par les signataires du consensus,  qui sont, entre autres, l’organisation du référendum constitutionnel et la réalisation des élections.

 

Kamina Johnson Smith, la ministre jamaïcaine des Affaires étrangères, appelle aussi à des actions urgentes pour aider Haïti. Elle dit avoir fait le constat de la dimension de la crise qui ronge le pays lors de la dernière mission de la CARICOM.

 

La diplomate préconise également le renforcement du Haut conseil de transition, comme étant dit elle un élément pouvant contribuer à dégeler la crise.Toutefois, elle exprime la volonté de son pays de supporter une solution haïtienne. 

 

De son côté,  la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti, Helen Meagher La Lime, qui a pris part aux échanges, a fait savoir que le BINUH a toujours préconisé le dialogue, ce qui a conduit, relate-t-elle, à la signature de l’accord politique du 21 décembre 2022. Cependant, elle reconnaît que la démarche comporte une certaine faiblesse, car bon nombre de partis n’ont pas paraphé le document. Elle indique que la BINUH continue d’encourager les acteurs à entamer des pourparlers. 

 

La majorité des représentants des pays qui ont pris la parole lors de cette assise ont appelé à l’adoption de mesures efficientes pour aider le pays notamment envoie d’une force militaire sur le sol haïtien, une demande formulée par le pouvoir en place depuis plusieurs mois, mais qui tarde à trouver écho auprès de l’international. 

 

Esdra Jeudy

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