HAÏTI/ TRAFIC D’ARMES ET DE MUNITIONS

Les pères Fritz Désiré et Jean Mardochée Vil recherchés par la DCPJ

La Direction centrale de la Police judiciaire a émis des mandats de recherche à l’encontre de deux prêtres et d’un ancien employé de l’Église épiscopale d’Haïti dans le cadre du dossier ayant rapport au trafic d’armes et de munitions faisant sujet d’enquête. Trafic d’armes et de munitions, contrebande, évasion fiscale, abus de confiance, enrichissement illicite, association de malfaiteurs et blanchiment des avoirs sont les sept chefs d’accusation qui leur sont reprochés.

Le père Fritz Désiré, directeur du collège Saint-Pierre, le père Jean Mardochée Vil, président du Comité permanent diocésain de l’Église épiscopale d’Haïti, le Zimbabwéen Vundla Sikhumbuzo, ancien responsable des opérations de l’Église épiscopale d’Haïti,  sont les trois personnes recherchées par la Direction centrale de la Police judiciaire. En effet, cet avis de recherche a été lancé ce dimanche 9 avril 2023 par la DCPJ, aussi les responsables de la DCPJ ont fait savoir que les clients de ces personnes recherchées et présumés trafiquants sont les gangs armés de Vitelhomme Innocent et de Village-de-Dieu. 

Dans le cadre dudit dossier, dans son rapport d’enquête, la Direction centrale de la Police judiciaire, à travers le  Bureau des affaires financières et économiques, avait informé que le prêtre anglican, Frantz Cole, recevait  tous les mois un montant de trois cent mille gourdes du Parlement haïtien et, ce, sans justification aucune.

De l’avis de Me Péguy Jean,  la Direction  centrale de la Police judiciaire agit en désordre. « Le constat est clair: la Police judiciaire ose s’immiscer dans un dossier en traitement au Cabinet d’instruction. Alors que, selon la procédure pénale, une fois le dossier transféré au Cabinet d’instruction, tous les autres acteurs, dont la Police judiciaire et le Parquet, sont dessaisis », a-t-il tenu à expliquer à la rédaction du quotidien Le National ce lundi 10 avril 2023. Suivant le journaliste senior, au reste, la Direction centrale de la Police judiciaire aurait pu intervenir sauf si elle avait une commission rogatoire du Cabinet d’instruction. Au reste, tel n’est pas le cas. C’est tout simplement du désordre, a -t-il ajouté.

D’un autre côté, il a tenu à déclarer que L’Église épiscopale ne fait pas la promotion de l’impunité. Pour lui, cette affaire n’implique aucunement l’EEH. « C’est le directeur général du ministère des Cultes qui a eu à déclarer que, relativement à ce container d’armes et de munitions, elle n’avait reçu aucune demande émanant de l’Église épiscopale », a-t-il souligné.

Selon les dires de M. Jean, si des gens sans droit ni qualité ont frauduleusement utilisé le nom de l’Église dans de sales besognes, il revient aux autorités judiciaires de les identifier, les poursuivre et les condamner, comme le veut la loi. Voilà la position officielle de l’Église qui a déjà constitué partie civile dans le cadre de ce scandale qui lui a causé tant de torts et de préjudices.

Néanmoins, il dit constater une fuite de valeurs dans la société haïtienne avec le phénomène de l’acculturation qui est à un niveau très poussé. De ce fait, il pense qu’une politique publique orientée vers la protection de nos valeurs et une nouvelle orientation de l’éducation, axée sur notre identité de peuple, est grandement nécessaire.

En ce qui concerne l’imbroglio socio-économique et politique dans lequel est plongé le pays depuis des lustres, le défenseur des droits de la personne dit penser qu’il faudra propulser à la tête de l’État des dirigeants soucieux du bien-être collectif. « C’est John Loke qui le dit: le gouvernement n’existe que pour être au service des dirigés. Accéder au pouvoir doit être vu comme une opportunité de se mettre au service des plus faibles et non une occasion de s’enrichir aux dépens du trésor public », a conclu Me Péguy Jean lors d’une interview accordée au quotidien Le National.

 

Vladimir Predvil 

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