Le forum du HCT critiqué par des personnalités politiques

Le Haut conseil de transition (HCT), mis en place par le Premier ministre Ariel Henry, est davantage contesté sur la scène politique. Selon certains acteurs, l'initiative d'un forum sur la sécurité et la bonne gouvernance, mis en place par cet organisme, est considérée comme une perte de temps, un gaspillage d'argent. Danio Siriac, le porte-parole de l'Organisation du peuple en lutte (OPL), qualifie de mascarade politique cette démarche et assure que seul un consensus entre les acteurs pourra aider le pays à sortir de son marasme.

L'OPL compte parmi les des structures politiques qui décident de nier l'existence de l'Accord du 21 décembre 2022, ayant donné naissance au Haut Conseil de Transition (HCT), installé en février dernier. Selon le porte-parole du parti, la démarche entreprise en décembre dernier par le gouvernement est un désaccord que des politicards ont fait passer pour un accord. Par son origine, le Haut Conseil de transition est dépourvu de toute provision légale pouvant faciliter une sortie de crise dans le pays. « Ce forum qu'organise actuellement le HCT ne peut déboucher sur aucune solution parce que ce conseil ne contient aucune prérogative de gouvernance. Celui qui exerce ce pouvoir se nomme Ariel Henry et ses autres partenaires. Mme Manigat et ses alliés ne font que de la grimace politique. Les gangs ont gagné plus de terrain depuis la création du HCT, rien de concret n'a été jamais fait », a déclaré M. Siriac.

 

Pour sa part, James Beltis, président du Bureau de suivi de l'Accord de Montana confie que l'organisation d'un forum sur la sécurité, dans ce contexte de crise, traduit clairement l'incompétence et l'incapacité du pouvoir en place dans ses prises de décisions et son autorité dans le pays. « Aucun progrès,  aucune évolution dans le cadre de la mission du Haut conseil qui avait pour responsabilité de garantir la sécurité sur le territoire. Néanmoins ce sont des autorités de l'État qui participent à l'alimentation des gangs, donc cette initiative portée sur la bonne gouvernance et la sécurité est une démagogie », a-t-il dénoncé. De fait, très silencieux et distant sur la scène politique, le membre dudit accord affirme que les membres signataires ne font que constater le manque de volonté et de projet du Premier ministre qui ne fait que laisser détériorer la situation sécuritaire et socio-économique du pays, en connivence avec la communauté internationale. En ce sens, il réitère son engagement et assure  que seul un dialogue entre les Haïtiens, pouvant garantir la stabilité, la sécurité et résoudre les divers problèmes du pays.



 

D'après Danio Siriac, la collaboration entre les membres du Haut conseil de la transition est une démarche politique, qui consiste à empirer davantage la situation politique de la nation. « Pour garantir la sécurité dans le pays, la Constitution indique clairement ce qu'il faut faire. Il convient au gouvernement d'équiper les forces de l'ordre, les agents des Forces armées d'Haïti (FADH) et de faire de son mieux pour aborder le problème, pas la peine d'entrevoir un sommet; il faut avoir une volonté politique pour poser et résoudre les problèmes », a-t-il confié.


 

 En ce sens, M. Siriac affirme qu'il est urgent de trouver une solution à la crise haïtienne et le parti OPL est prêt pour discuter avec le gouvernement, tout en soulevant le manque de volonté du locataire de la Primature, qui se montre de plus en plus désintéressé au dialogue et indifférent à la misère du peuple haïtien. Le Collectif du 4 décembre, dirigé par Jean Robert Argant, s'interroge également sur le bien-fondé de ce forum organisé par le HCT. Néanmoins, le coordonnateur considère une telle démarche comme « un coup d’épée dans l’eau ».

 

 Oberde Charles

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