Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, s'est félicité de sa participation au sommet de Paris les 22 et 23 juin, où il a pu échanger avec de nombreux dirigeants internationaux sur la situation préoccupante en Haïti. Le sommet a permis d'établir des liens solides avec des pays amis qui sont désireux de contribuer à une résolution favorable de la crise, a-t-il fait savoir lors d'un point de presse le dimanche 25 juin 2023.
Lors de ces rencontres, le Premier ministre dit avoir décelé un vif intérêt pour la réalité haïtienne et des dirigeants ont exprimé leur volonté de soutenir le pays. Le président français, Emmanuel Macron, a réaffirmé son engagement envers Haïti et a promis de continuer à travailler avec d'autres nations pour répondre aux demandes du gouvernement haïtien.
Le chef du gouvernement a également déclaré avoir reçu des signaux clairs concernant le soutien d'une force étrangère pour lutter contre l'insécurité en Haïti. Il a rencontré le président brésilien, Lula Da Silva, qui s'est engagé à plaider en faveur d'Haïti auprès de la communauté internationale. Le président brésilien est convaincu de l'urgence de rétablir la sécurité dans le pays et a souligné la nécessité de combiner des actions sécuritaires avec des investissements socio-économiques pour lutter contre la pauvreté.
Le Premier ministre haïtien a également salué les entretiens qu'il a eus avec plusieurs dirigeants africains lors du sommet. Ils ont exprimé leur volonté d'accompagner Haïti dans ses démarches pour trouver une solution, dans la mesure de leurs moyens. Les échanges avec le président en exercice de l'Union africaine, Azali Assoumani, le président de la Commission de l'Union africaine et la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie ont renforcé la solidarité avec le peuple haïtien et exprimé leur souhait d'un rapprochement entre les deux parties.
En outre, le Premier ministre a souligné son intervention au nom des pays du V20, regroupant les 20 nations les plus vulnérables aux aléas climatiques. Pendant ce temps, le ministre de l'Économie et des Finances a pris part à un panel sur les mécanismes de financement en faveur des pays les plus vulnérables. Ariel Henry reconnaît que la crise sécuritaire a monopolisé l'attention des dirigeants, mais il insiste sur l'importance de se pencher également sur les grandes questions nationales et régionales qui concernent l'avenir du pays et de sa jeunesse.
Il a mis en avant les réformes initiées au niveau des institutions de Bretton Woods, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) et a appelé à s'approprier l'initiative de Georgetown de la CARICOM sur l'impact des aléas climatiques.
Par ailleurs, le gouvernement haïtien reste accroché à l'idée d'une intervention militaire pour résoudre la crise sécuritaire qui sévit dans le pays. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, a réitéré cette demande lors de la 53e Assemblée générale de l'Organisation des États américains (OEA) à Washington. Il a également sollicité le soutien étranger pour renforcer la Police nationale dans la lutte contre l'insécurité et faciliter l'organisation des prochaines élections en Haïti.
Lors de cette session, l'OEA a adopté une résolution visant à restaurer l'ordre démocratique et à améliorer la situation sécuritaire du pays. Cependant, la population, désespérée, se demande quand l'intervention militaire demandée par le gouvernement sera enfin soutenue par la communauté internationale. Les résolutions prises jusqu'à présent n'ont pas été suivies d'actions concrètes.
Esdra Jeudy
